[TRIBUNE] Quel avenir pour la PAC ? LREM ne veut pas "un simple filet de sécurité"
La politique agricole commune est un enjeu majeur pour la France. Nathalie Loiseau, tête de liste de Renaissance, et Jérémy Décerle, colistier et agriculteur ont écrit une tribune sur la Politique Agricole Commune. Ce texte précise les positions qui seront défendues par les élus de la République en Marche lors des débats sur le budget de la PAC 2021-2027 au parlement européen.
La politique agricole commune est un enjeu majeur pour la France. Nathalie Loiseau, tête de liste de Renaissance, et Jérémy Décerle, colistier et agriculteur ont écrit une tribune sur la Politique Agricole Commune. Ce texte précise les positions qui seront défendues par les élus de la République en Marche lors des débats sur le budget de la PAC 2021-2027 au parlement européen.
La PAC doit être au coeur de la renaissance européenne
L'agriculture joue et jouera un rôle déterminant dans l'avenir de l'Europe. Nous pensons que l'Europe doit être une puissance verte sur tous les plans, et qu'elle n'y parviendra qu'avec l'agriculture et celles et ceux qui la font.
La politique agricole commune (PAC), ce n'est pas un gros budget pour une petite part de la population active, mais bien une politique structurante pour la qualité de notre alimentation à tous, l'équilibre de nos territoires, l'économie de l'Union européenne et la transition écologique.
La diversité de notre agriculture et de notre alimentation est un atout décisif, sa capacité à améliorer le bilan carbone est considérable et sous-estimée.
Sans PAC ou avec une PAC au rabais, nous ne mettrions pas seulement les agriculteurs européens en danger, mais nous viderions encore plus nos campagnes, nous standardiserions notre alimentation, nous renoncerions à toute une part de la valeur ajoutée de notre économie et nous manquerions une opportunité de relever le défi environnemental.
Mais il y a des conditions pour que la PAC redevienne pleinement efficace : elle ne doit pas se contenter de jouer les filets de sécurité, elle doit orienter, accompagner les filières, les transitions, aider les agriculteurs à faire face aux aléas, enrayer la chute démographique agricole...
L'agriculture ne peut plus être une monnaie d'échange comme une autre dans les négociations commerciales avec le reste du monde.
Chaque grande région du monde doit d'abord assurer sa sécurité alimentaire et le commerce agricole, stratégique, mérite un traitement particulier.
Enfin, le chemin vers plus d'Europe passe nécessairement par plus d'harmonisation entre les États membres sur le plan environnemental, sanitaire mais aussi fiscal et social, pour ne plus faire de ces sujets des enjeux concurrentiels entre pays mais des atouts communs pour notre marché intérieur et à l'international, une gestion intelligente et commune de nos ressources, y compris l'aménagement de nos territoires et la gestion des terres agricoles.
La PAC est la plus ancienne politique intégrée de l'Union européenne. Elle doit évoluer pour maintenir son objectif de nourrir le peuple européen et ainsi assurer sa souveraineté. Sa réforme est une occasion unique de refonder le lien entre les consommateurs européens et leur alimentation et de couper court à l'opposition supposée entre intérêts agricoles et transition écologique. Elle a été au coeur de la naissance de l'Europe et doit aujourd'hui être au coeur de sa Renaissance.
Par Nathalie Loiseau, tête de liste LREM, et Jérémy Décerle, colistier.