Aller au contenu principal

Biodiversité
Traiter de nuit : le meilleur moyen de protéger les pollinisateurs selon des chercheurs

Une synthèse de travaux de recherche publié fin février sur le site Frontiers in Ecology  montre les avantages de traiter la nuit pour protéger la biodiversité.

étude
Le traitement de nuit serait le meilleur moyen de protéger les pollinisateurs selon les chercheurs.
© Pixabay

Des chercheurs de l’Itsap, de l’Inrae et du CNRS ont étudié les conditions météorologiques et les facteurs environnementaux qui influent sur la présence des abeilles sur les cultures à fleurs susceptibles d'être traitées avec des pesticides. Ils rappellent dans leur synthèse que les caractéristiques biologiques et écologiques d'environ 2 000 espèces d'abeilles connues en Europe (20 000 dans le monde) sont très diverses en termes d'organisation sociale (même si la plupart sont solitaires), de spécialisations alimentaires (certaines récoltent leur pollen sur une seule espèce végétale, d'autres sont plus généraliste), la mobilité (de quelques centaines de mètres à plus de 10 km) et le type d'habitat de reproduction (même si la majorité sont des nidifications au sol). Pour un principe actif donné, le niveau de toxicité peut fortement varier d'une espèce à l'autre.

« Les traitements de nuit soulèvent des questions de sécurité au travail, épuisement et nuisance pour les voisins »

Les chercheurs soulignent que « les traitements nocturnes seraient la meilleure façon de garantir l’absence d’effets indésirables des épandages de pesticides sur les pollinisateurs ». En Europe, rappellent les chercheurs, la directive de 2009 sur les pesticides exige que les épandages ne soient pas réalisés sur les cultures en fleurs ou en présence des pollinisateurs. Or les données scientifiques, résument les chercheurs, « ne sont pas suffisantes pour déterminer des critères de décision » clairs pour les agriculteurs. Les différentes espèces peuvent ainsi butiner sur une large plage de température de 10 à 40 °C, elle-même influencée par la durée du jour. De même, la détermination de liste de cultures attractives possède aussi ses limites puisque « la flore sauvage présente à l’intérieur ou au bord des parcelles peut aussi représenter une source d’exposition ». Fixer des limites de traitement est enfin tout aussi périlleux, alors que les bourdons préfèrent le centre des champs de colza, mais que d’autres espèces plus petites se concentrent sur les bordures. Les scientifiques reconnaissent cependant que les traitements de nuit soulèvent des questions « de sécurité au travail, épuisement et nuisance pour les voisins ».

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

La réalisatrice Louise Courvoisier devant des vaches
Vingt Dieux : « J’ai voulu représenter les enfants d’agriculteurs avec qui j’allais à l’école dans le Jura »

Présenté à Cannes, son premier long métrage Vingt Dieux (qui sort le 11 décembre en salles) a remporté le prix de la jeunesse…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

Publicité