Tomate sous serre : trois facteurs influençant le développement de l'auxiliaire Macrolophus pygmaeus
En serre de tomate, l'installation et le développement de la punaise prédatrice Macrolophus pygmaeus peuvent être améliorés grâce à certains leviers.
1. La gestion de l’effeuillage des plants de tomate
L’impact de l’effeuillage a été suivi chez quatre producteurs bretons où l’un d’entre eux a pratiqué un effeuillage drastique avec 11 à 12 feuilles en moyenne conservées par plant tandis que les autres laissaient 16 à 18 feuilles sur les plants de tomate. Les effectifs de la punaise prédatrice sont largement plus faibles à partir de la deuxième génération, lorsque la stratégie d’effeuillage est la plus agressive. En Bretagne, la recommandation pour optimiser l’installation de Macrolophus et respecter son cycle de développement est de maintenir 14 à 15 feuilles en moyenne sur les plants de tomate.
2. La variété de tomate
Différentes variétés de tomate ont été testées : côtelée jaune (Margold), côtelée noire (Marnouar), côtelée rose (Honey Moon), green zebra (Tiverta). L’installation de M. pygmaeus est bonne pour les quatre variétés, mais elle est meilleure pour les variétés côtelée noire et côtelée rose avec un nombre moyen par plant deux fois plus important en fin d’essai. Des différences au niveau de la physiologie des plantes peuvent expliquer ce phénomène.
3. Le nourrissage des punaises prédatrices
Il est conseillé d’effectuer des nourrissages en saupoudrant des cystes d’Artemia salina ou des œufs d’Ephestia kuehniella (1 kilo par hectare par nourrissage) sur la culture. Des expérimentations ont permis de montrer qu’un nourrissage complet d’Ephestia, nourriture plus coûteuse, n’a pas apporté de plus-value à l’installation de M. pygmaeus. De plus, les résultats ont montré que cinq nourrissages à quinze jours d’intervalle après le lâcher des punaises auxiliaires semblent suffisants pour établir une population de M. pygmaeus en comparaison à huit nourrissages pour le même intervalle. Enfin, il a été remarqué que la dispersion des individus au sein de la culture est accélérée lorsque le nourrissage n’est plus réalisé sur les rangs de lâcher, mais plutôt sur les rangs plus éloignés à partir du quatrième nourrissage.