Entreprise sucrière
Tereos : une divergence d’appréciation de la dette entre les dirigeants et l’association de défense des coopérateurs
Les chiffres annoncés par le groupe coopératif sucrier Tereos le 12 juin ne sont pas bons. La dette se situe cette année à 2,5 milliards d’euros au 31 mars. Pour la direction, la stratégie pour la réduire passe par la diversification et l’internationalisation des activités. Avis qui est loin d’être partagé par l’Association de défense des coopérateurs de Tereos.
Les chiffres annoncés par le groupe coopératif sucrier Tereos le 12 juin ne sont pas bons. La dette se situe cette année à 2,5 milliards d’euros au 31 mars. Pour la direction, la stratégie pour la réduire passe par la diversification et l’internationalisation des activités. Avis qui est loin d’être partagé par l’Association de défense des coopérateurs de Tereos.
La chute des cours du sucre en Europe et dans le monde fait souffrir tous les acteurs européens de la filière betterave. Un des piliers de ce secteur en France, le groupe Tereos, a présenté ses résultats le 12 juin à Paris. François Leroux, le président du conseil de surveillance, a accordé à cette occasion une interview à l’Action agricole picarde.
Le dirigeant ne le cache pas, les chiffres sont à la baisse. « On enregistre une baisse de 334 millions d’euros sur l’exercice 2018-2019 pour notre chiffre d’affaires consolidé, à hauteur de 4,4 milliards d’euros, qui est à rapprocher d’une baisse de notre résultat opérationnel de 320 millions d’euros. » Et de préciser que l’Ebitda ajusté est de 275 millions d’euros. L’Ebitda, rappelons-le, veut dire en anglais « earnings before interest, taxes, depreciation and amortization, ce qui se traduit en français par le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement. Seul point de satisfaction : « Quand on regarde les activités sucrières européennes, on est une des seules entreprises européennes à être parvenue à garder un Ebitda très légèrement positif, y compris sur la fin de l’année, période qui fut la plus compliquée, » confie François Leroux à la journaliste Florence Guilhem.
Autre chiffre crucial révélé : celui de la dette qui « se situe à 2,5 milliards d’euros au 31 mars 2019, contre 2,35 milliards d’euros au 31 mars 2018 ».
Le président du conseil de surveillance livre alors la stratégie Tereos pour réduire la dette. « La stratégie porte sur la poursuite de la diversification et de l’internationalisation des activités du groupe en développant des marchés à l’export avec les clients, ainsi que sur la saturation de nos outils industriels. »
Stratégie Tereos ou plan de redressement de l'ADCT
Dans un autre article, l’Action agricole picarde donne aussi la parole à deux membres de l’Association de défense des coopérateurs de Tereos. Depuis deux ans, l’ADCT est en opposition avec le groupe. A l’origine du conflit, une différence d’appréciation de la dette de la coopérative. Xavier Laude et François-Xavier Beaury exposent leur point de vue dans le journal départemental. Pour eux le niveau de la dette est trop élevé. « Cela génère un remboursement entre 130 et 150 millions d’euros d’intérêt par an. Aussi est-ce aberrant de s’acharner à investir à l’extérieur » . Et de poursuivre : « Pour nous, l’idée de poursuivre à tout va la diversification et l’internationalisation de la coopérative, c’est intenable avec notre niveau de dette. Il est inutile d’aller investir ailleurs dans ces conditions. » Leur avis est sans équivoque : « De toute façon, on n’a pas les moyens. C’est une fuite en avant que de continuer cette stratégie. »
L’association propose donc « un plan de redressement pour Tereos, qui ne s’appuie pas sur le redressement des cours du sucre, comme le fait la coopérative, et ce, même si ces cours peuvent remonter. L’objectif premier est de stabiliser la dette, puis de la diminuer. Pour ce faire, un redimensionnement de l’entreprise s’impose. Il passe par une simplification de la structure. »