Stocker l'eau pour préserver l'avenir des exploitations agricoles
Dans un contexte de dérèglement climatique et de sécheresses fréquentes, la gestion de l'eau devient cruciale pour l'agriculture. A Saint-Rémy-sur-Lidoire, en Dordogne, garantir un approvisionnement en eau est la condition pour maintenir une exploitation durable.
Dans un contexte de dérèglement climatique et de sécheresses fréquentes, la gestion de l'eau devient cruciale pour l'agriculture. A Saint-Rémy-sur-Lidoire, en Dordogne, garantir un approvisionnement en eau est la condition pour maintenir une exploitation durable.
Une exploitation pionnière dans le stockage de l’eau
Éric Frétillère exploite 100 hectares de maïs à Saint-Rémy-sur-Lidoire, en Dordogne. L’exploitation bénéficie de 200 000 m3 d’eau stockée dans deux réserves, créées il y a 65 ans par son beau-père. « C'était le début de la période des premiers maïs américains, rembobine le maïsiculteur, et pour nourrir ses poulets, mon beau-père, qui n’était pas issu d’une famille d’agriculteurs, voulait produire du maïs, mais il s'est aperçu très rapidement que sans eau, ici, il ne pouvait pas produire du maïs. » L’exploitation étant éloignée des grands cours d'eau, il essaye les forages, mais il n'a pas accès aux nappes pour pouvoir pomper directement, et décide de créer deux retenues collinaires.
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Les réserves d’eau apportent des externalités positives
Dans un contexte de dérèglement climatique, stocker l’eau apporte d'autres bénéfices à l'exploitant. « Une année comme cette année est absolument caractéristique, détaille Éric Frétillère, en moyenne, nous avons 700 mm d'eau, mais cette année, depuis le mois d'octobre, on en est à 1 400 mm environ. C'est énorme ». Grâce aux retenues collinaires, non seulement, « j'ai mon volume d'eau pour cet été, s'il fait chaud, s'il y a des canicules », mais les réserves permettent aussi de faire baisser la température en été. En hiver, elles servent à absorber les excès d’eau, « parce que les excès d’eau qui sont dans mes terres sont drainées, reviennent dans les réserves, d’où elles sont évacuées vers les cours d'eau », ce qui permet d’éviter les dégâts liés aux inondations.
Économiser l’eau grâce au pilotage de l’irrigation
Éric Frétillère pilote l’irrigation grâce à des outils d’aide à la décision : bilans hydriques, sondes tensiométriques, sondes capacitives, station météo. « Cette eau, j'ai besoin de la gérer et d'être le plus efficient possible, souligne l’exploitant, et de l'amener vraiment au moment où la plante en a besoin et en quantité adéquate. » Il a investi dans du matériel d’irrigation innovant : des pivots équipés de buses antidérive, « justement pour amener l'eau avec des gouttes fines qui arrivent près de la culture pour qu'il y ait le moins d'évapotranspiration ».
Végétaélis, le salon des technologies pour prendre les bonnes orientations
« On voit que notre agriculture va prendre un virage fondamental », assure Éric Frétillère. Il participera à la deuxième édition du salon Végétaélis qui aura lieu les 21 et 22 novembre 2024 au parc des expositions de Pau. Le salon doit « nous aider à y voir plus clair dans les nouvelles technologies et dans la nouvelle génétique ». Ce salon qui regroupe toutes les technologies « sera fondamental pour nous pour aider le monde agricole à répondre à ces enjeux de demain et prendre les bonnes orientations ».