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S’accorder une trêve pendant l’agnelage

Pour l'éleveur, l’agnelage est une période cruciale et épuisante, il est possible de faire une pause.

Le plus dur est de bien séparer les béliers et les brebis sur la période désirée pendant la lutte. © B. Morel
Le plus dur est de bien séparer les béliers et les brebis sur la période désirée pendant la lutte.
© B. Morel

Enchaîner journées de travail et nuits de surveillance, pendant plusieurs semaines est difficilement supportable, même pour les éleveurs les plus endurcis. Avec de moins en moins de main-d’œuvre d’appoint (famille, amis, voisins…) pour prêter main-forte et des troupeaux de plus en plus grands, l’étape cruciale de l’élevage ovin peut parfois être très mal vécue par l’exploitant. « L’éleveur se retrouve pieds et poings liés à son exploitation de la première à la dernière mise bas », insiste Jean-Pierre Augas, technicien à l’union de coopératives Ecoovi. Il serait en fait possible pour l’éleveur de couper cette période d’agnelage en deux, séparée par une, deux voire trois semaines ou plus selon le souhait de l’éleveur. Cette trêve durant l’agnelage se gère bien entendu lors de la mise à la lutte, les béliers et brebis seront séparés pour la période désirée, à laquelle on ajoute une semaine. Pour une semaine de trêve, on retire les béliers deux semaines, pour deux semaines, on les retire pendant trois semaines, etc. « Le plus important c’est de bien cloîtrer les béliers afin qu’ils ne puissent pas aller retrouver les brebis en chaleur. Attention également aux béliers du voisinage qui pourraient aussi être attirés », prévient Jean-Pierre Augas.

Un meilleur taux de fécondation

Cette pratique n’engendre pas de baisse de fertilité et assure même un meilleur taux de fécondation puisque les brebis qui n’ont pas pris lors de la première période de saillie ont plus de chance d’être fécondées lors de la seconde période. Et pour l’éleveur, les bénéfices sont nombreux, le principal étant de pouvoir faire une pause pendant cette période très physique, stressante et fatigante. Le gros pic d’agnelage se retrouve divisé en deux. Il y aura toujours un pic pour chaque période, mais celui-ci sera d’intensité plus faible puisque moins de brebis seront concernées. La conduite des agneaux sera aussi mieux adaptée avec une ration attribuée aux agneaux de telle ou telle période d’agnelage, évitant ainsi d’avoir des gros agneaux et des agneaux plus petits. La vente des agneaux est également mieux répartie dans l’année. « Chaque année, l’éleveur peut décider quel laps de repos il souhaite s’accorder entre les deux périodes d’agnelage, précise Jean-Pierre Augas. Une année cela peut être une semaine et celle d’après trois semaines, sans qu’il n’y ait d’impact zootechnique. »

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