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Quand les internautes sur Twitter volent dans les plumes du journaliste Hugo Clément
Hugo Clément est journaliste, militant de la cause animale. Il vient de passer une nuit dans un élevage de poulets destinés à être consommés par des amateurs de nuggets. Les réactions fusent… mais pas forcément pour soutenir l’initiative.
Hugo Clément est journaliste, militant de la cause animale. Il vient de passer une nuit dans un élevage de poulets destinés à être consommés par des amateurs de nuggets. Les réactions fusent… mais pas forcément pour soutenir l’initiative.
Après avoir dénoncé l’élevage de poules pondeuses en cage et celui d’animaux à fourrure, Hugo Clément a décidé d’être plus proche du terrain. En novembre 2018, le journaliste a accompagné les militants de la cause animale dans un élevage de porcs.
Dans la nuit du 14 au 15 avril, nouvelle intrusion illégale dans une propriété privée, cette fois dans un élevage de volaille. De nuit, dans un bâtiment de 25 000 poulets destinés à approvisionner Mc Do.
L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter où les réactions ont déferlé. Le tweet posté aux aurores a déjà été retweeté plus de 3500 fois.
Nous avons passé la nuit en Bretagne dans un élevage intensif de poulets, qui fournit de la viande à MacDonald. 25 000 animaux entassés dans un seul bâtiment. Folie. Reportage à suivre... pic.twitter.com/cmDytVJaHR
— Hugo Clément (@hugoclement) 14 avril 2019
Pourtant, si le journaliste s’attendait à un soutien massif, il va peut-être être déçu, car beaucoup de réactions font plutôt le contrepoids.
C’est tout d’abord la méthode qui est dénoncée. Pour Hervé le Prince : « les abolitionnistes placent l’éthique au-dessus du droit. »
Cédric Landrein, pour sa part, s’interroge. « On peut rentrer dans votre maison la nuit et filmer sans autorisation ??? Je prends mon tél et j’arrive. »
Il y a ensuite les réactions indignées des professionnels agriculteurs. Celle d’Adrien, par exemple, qui dit « en chaussures, sans protection, idéal pour amener des maladies aux poulets », ou encore Etienne F. pour qui « aucune des règles sanitaires de base ne sont respectées ».
Et même si le journaliste assure que les volailles étaient sur le point de partir à l’abattoir, la tenue « de ville » dans un poulailler est épinglée sur les réseaux.
Côté consommateurs, bien sûr, il y a ceux qui reprochent à Mc Do une réalité en décalage les visuels marketing de l’entreprise. « On est bien loin de leur pub montrant les poulets en plein air » observe un internaute faisant référence à une pub de 2017 mettant en avant le poulet fermier label rouge destiné à être transformé en wings.
Mais beaucoup de commentaires assument, voire revendiquant la conso « fast food ». Plusieurs réactions sont sur le même ton railleur.
« Oui, et il y a quoi d’anormal. Tu pensais que Mc Do mettait du poulet de Bresse dans ses sandwichs ? »
D’autres n’hésitent pas à reprocher au journaliste une tentative médiatique pour se faire mousser.
« Le gars, il pensait qu’il mangeait du Label Rouge, Prêt à tout pour exister. De la démagogie, rien de plus ! », estime Philippe Cunot.
Ou peut-être même pour vendre, soupçonne Laurie. « Parce que le mec a sorti un bouquin vegan et veut faire sa pub… Très neutre le journaliste ! (…) Pour dénoncer quoi au juste ? Que du poulet indus ça plaît bien au consommateur qui veut du prix ? Faites plutôt un reportage sur les différents modèles de production qui existent, ce sera plus intelligent. »
Et puis, il y a tous les fans inconditionnels de l’enseigne devenue verte et jaune. En mode :
- « J’adore les nuggets »,
- « Trop bon les tenders »,
- « Le chicken mythic est quand même super bon »
Finalement, on se demande « à qui profite le crime ? ».
Car, à bien y regarder, l’élevage présenté serait finalement un bâtiment standard pour produire du poulet standard.
Dans la profession, Mc Do est loin d’être considéré comme le pire. L'enseigne fait figure d'une entreprise qui avance sur la démédication et sur le bien-être animal. Même si le modèle ne peut pas plaire à tous, il répond à une demande de consommation. Alors produire autrement ? La parole à Emmanuel sur Twitter, à qui on laisse pour aujourd’hui le mot de la fin : « Ok, si tu es prêt à payer le vrai prix du poulet !!! »