Prix du lait : Sodiaal met le paquet sur la qualité du lait bio
L’harmonisation de grille qualité bio s’est traduite, en moyenne nationale sur un an, par 4 €/1 000 l supplémentaires pour les producteurs.
L’harmonisation de grille qualité bio s’est traduite, en moyenne nationale sur un an, par 4 €/1 000 l supplémentaires pour les producteurs.
Depuis le 1er avril 2020, la qualité du lait est payée de la même manière par Sodiaal quelle que soit la région. Auparavant, la coopérative appliquait les grilles interprofessionnelles régionales du conventionnel. Mais avec un prix du lait bio supérieur de 40 % au prix conventionnel, la part relative de l’incidence des critères qualité était faible et donc peu incitative. Et les grilles ne prenaient pas suffisamment en compte les cahiers des charges des filières de transformation. C’est ce qui a motivé l’élaboration de cette grille nationale bio, à laquelle ont participé deux représentants bio de chacune des régions.
Une plus grande amplitude sur les factures de lait
« Globalement sur une année, le passage à la nouvelle grille s’est traduit en moyenne nationale par 4 €/1 000 l supplémentaires pour les producteurs. Mais aussi par une plus grande amplitude sur les factures de lait individuelles », précise Jean-Paul Picquendar, responsable laits segmentés Sodiaal. Un producteur qui fait de la qualité peut aller chercher jusqu’à 21 €/1 000 l (hors impact de la revalorisation des grammes différentiels) contre moins de 10 €/1 000 l auparavant, et la non-qualité est plus pénalisée qu’avant. La nouvelle grille introduit, en plus des primes/pénalités par critère, le principe d’une prime multicritères, qui existait déjà dans quatre des huit régions, avec des seuils à respecter sur l’ensemble des six critères (germes, cellules, butyriques, cryoscopie, niveau de matière protéique, absence d’inhibiteurs). Cette prime multicritères est de 12 €/1 000 l. Au niveau national, plus d’un tiers des producteurs y sont éligibles tous les mois, mais il y a des écarts importants entre régions, certaines dépassant 60 % de producteurs éligibles.
Un sursis d’un an pour la cryoscopie dans quatre régions
Ces écarts sont dus notamment à la cryoscopie, un critère important pour le lait de consommation et le lait infantile qui sont les principaux marchés pour le lait bio. Le durcissement de ce critère a pénalisé quatre régions (de l’Ouest), historiquement moins exigeantes du fait de fabrications orientées vers la poudre de lait et les fromages. Ce que n’avait pas vu venir la coopérative. Après six mois d’application de la nouvelle grille, un compromis a été trouvé : ces régions bénéficient d’un assouplissement de ce critère(1) jusqu’en octobre prochain(2). Un sursis d’un an pour certains producteurs qui s’estiment injustement lourdement pénalisés par la nouvelle grille. Parallèlement, tout un accompagnement technique des exploitations a été mis en place pour les faire progresser sur la cryoscopie.
(2) Avec un bilan financier neutre pour ne pas pénaliser les autres régions.