Prix de l’électricité : des perspectives de stabilité pour les exploitations agricoles
L’augmentation de l’offre et une demande stable devraient confirmer la baisse du prix de l’électricité constatée depuis la fin 2023.
L’augmentation de l’offre et une demande stable devraient confirmer la baisse du prix de l’électricité constatée depuis la fin 2023.

Le niveau de production nucléaire devrait continuer à s’améliorer en 2025, avec la montée en puissance du nouvel EPR de Flamanville (Manche).
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La demande électrique, quant à elle, ne semble pas repartir à la hausse sur l’année 2025. Toutefois, cette vision plutôt baissière des prix pourrait être contrariée par une complexification de la situation sur le marché gazier, portée par la fin des livraisons de gaz russe via l’Ukraine.
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Par ailleurs, le changement de présidence américaine et une éventuelle tension sur les stocks de gaz en Europe ajoutent à l’incertitude. Les prix sur l’année 2025 devraient se stabiliser dans une fourchette comprise entre 65 et 75 €/MWh, offrant un potentiel de baisse relativement limité pour les consommations 2026, comparativement au budget 2025. D’autant plus que le dispositif Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique), qui permet aux fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité à un prix fixe de 42 €/MWh, va disparaître fin 2025. À ce stade, aucun mécanisme de remplacement n’est connu.
La taxe intérieure retrouve son niveau initial
La TICFE, taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (anciennement appelée CSPE) qui finance les subventions pour les énergies renouvelables et les tarifs sociaux de l’électricité, va revenir à son niveau initial. Cette taxe avait été fortement réduite en 2022 dans un contexte de forte hausse des prix de l’électricité. Depuis le 1er février 2024, elle est remontée à 21 €/MWh pour les C5 et 20,5 €/MWh pour les C2, C3 et C4. En 2025, la TICFE reviendra à son niveau initial (C2-C3 : 22,5 €/MWh pour les C2 et C3, 25,68 €/MWh pour les C4 et 32,06 €/MWh pour les C5).
Anne-Laure Boulestreau-Boulay, anne-laure.boulestreau-boulay@pl.chambagri.fr
Pourquoi les prix ont baissé en 2024
L’année 2024 a été principalement marquée par la confirmation de la baisse des prix constatée dès décembre 2023. Le marché est passé d’un prix à 89 €/MWh en début d’année pour finir l’année sur un niveau de 70 €/MWh. Cette baisse s’explique principalement par la nette amélioration de la disponibilité du parc nucléaire, qui est passée de 323 TWh en 2023 à 365 TWh en 2024. Par ailleurs, la consommation d’électricité est restée encore en retrait par rapport aux années antérieures à la crise énergétique. En effet, elle est inférieure de 6 % à celle constatée sur la période 2014-2019. Ainsi, la combinaison de ces deux facteurs, confortée par un haut niveau de production des énergies renouvelables, a conduit à entretenir cette dynamique baissière.
