Un bâtiment d'engraissement bien-être en synergie avec la méthanisation
À l’EARL de la Cour, le nouveau bâtiment d’engraissement de 1 900 places est équipé d’un système de distribution de paille et d’un racleur en V. La fraction solide va dans le méthaniseur qui fournit la chaleur pour chauffer les salles.
À l’EARL de la Cour, le nouveau bâtiment d’engraissement de 1 900 places est équipé d’un système de distribution de paille et d’un racleur en V. La fraction solide va dans le méthaniseur qui fournit la chaleur pour chauffer les salles.
Le bâtiment d’engraissement de 1 900 places réalisé par les quatre associés du Gaec de la Cour à Andel, dans les Côtes-d’Armor, est la preuve qu’il est possible de concilier performances techniques de haut niveau, bien-être animal et impact environnemental maîtrisé dans un bâtiment conventionnel. Le bâtiment Isotek conçu par I-Tek choisi par les associés de l’EARL est constitué de huit salles d’engraissement de 240 places chacune. Chaque salle contient huit cases d’une capacité de trente porcs. Dans chaque salle, quatre lignes de raclage en V permettent une évacuation différenciée des déjections liquides et solides. Une conception déjà mise en place dans ce type de bâtiment chez Laurent Dartois à Guenroc (voir Réussir Porc janvier 2018 page 40). La fraction solide du raclage est envoyée quotidiennement dans le méthaniseur de l’exploitation pour produire du biogaz. Une partie de la chaleur issue de la cogénération est utilisée sous forme d’eau chaude pour préchauffer l’air entrant dans les salles du bâtiment au moyen de générateurs d’air chaud. Ces générateurs sont situés à l’entrée des gaines de ventilation.
La fraction solide des déjections est envoyée au méthaniseur
Le raclage permet aux éleveurs d’apporter une touche supplémentaire de bien-être aux animaux avec l’installation d’un système de distribution de paille. Pour éviter qu’elle soit rapidement évacuée par les cochons au travers des caillebotis, la dalle qui constitue le sol du couloir central des cases déborde de 40 cm à l’intérieur des cases. « Grâce au concept de ventilation Exatop qui limite la montée des températures, ce gisoir ne sera pas une zone d’inconfort en été », indique Tanguy Pestel, le directeur d’I-Tek. Une affirmation à confirmer dès l’été prochain puisqu’il s’agit de la première réalisation de ce genre.
Le reste du bâtiment fait appel à des équipements éprouvés. L’aliment est distribué à sec dans des nourrisseurs avec un système de précision multiphase, permettant la distribution d’aliments correspondant précisément aux besoins physiologiques des animaux. La ventilation qui associe les poteaux Exatop et une extraction centralisée basse permet une répartition égale de l’air dans toute la salle et une régulation précise des débits. Les cloisons du bâtiment sont constituées d’une plaque de 5 cm de polyuréthane prise en sandwich dans deux plaques en aluminium, qui lui confère une bonne isolation. « Ce matériau n’absorbe pas l’humidité et sèche plus rapidement après lavage qu’un mur en béton », rappelle Tanguy Pestel. Une caractéristique qui permet une montée en température rapide dans les jours qui suivent l’arrivée des animaux.
Le cahier des charges Kermené valorise le bien-être
En dehors de la paille, le bien-être est également présent via les jouets et les matériaux de manipulation mis en place dans les cases (morceau de bois et chaîne), et par une surface par porc de 0,85 m2. De grandes fenêtres permettent un bon éclairage naturel. « Tous ces aspects font partie du cahier des charges « collectif niveau 2 » proposé par Kermené, basé sur des objectifs de progrès dans les élevages », explique David Garoche, qui était avec ses associés parmi les premiers éleveurs à adhérer à cette démarche en 2019. Cette démarche leur permet d’obtenir une rémunération de leurs porcs charcutiers basée sur le coût de production, permettant notamment de couvrir les surcoûts du bâtiment. Des surcoûts non négligeables, puisque cet engraissement revient à 750 euros la place.
Les fournisseurs
Un système de distribution de paille automatisé
La pailleuse commercialisée par la société Gastineau David permet de distribuer un volume de paille identique à toutes les cases du bâtiment, grâce à des trémies situées au-dessus des cloisons de séparation entre deux cases. Les bottes de paille (round ballers ou big ballers) sont posées sur un plateau équipé d’un hérisson permettant un hachage fin, afin d’obtenir des brins courts et défibrés. La paille est ensuite convoyée par une grosse chaîne à pastille de 200 mm de diamètre qui circule en boucle dans le bâtiment. L’ouverture des trémies est gérée par un câble actionné par un vérin. Une programmation permet une distribution par petites quantités étalée sur l’ensemble de la journée.