Le cochon à corps et à “gruiiii”
Pendant une semaine, le salon de l’agriculture de Paris a décerné plaques ou médailles à l’élite des éleveurs et producteurs français. Attention ! Ne pas oublier Noël Jamet, 41 ans, originaire de la Manche et vainqueur du concours du cri du cochon, dimanche 24 février. C’est une vraie bête de concours !
Un show rodé
“Plus t’en fais mieux ça vaut”, pourrait être sa devise. Lors du concours, les candidats répondent à des figures imposées : naissance, allaitement, le cochon amoureux et la mort du cochon. Nono, pour les intimes, a ses trucs pour se démarquer. “J’arrive sur scène en cage. Ensuite, je me relève pour faire le cochon amoureux. Puis, je sors des peluches de mon costume pour simuler la naissance. Enfin, je m’enfuis et on me saigne”, détaille Nono. Ce dernier a ainsi intégré l’élite des participants aux concours du cri du cochon. En coulisses, les bouteilles de vin ou de cidre et la nourriture riche semblent témoigner d’une préparation pointue du concurrent. “C’est très physique, il faut du coffre”, indique-t-il tout essoufflé à la fin de sa prestation. D’ailleurs, Noël commence à perdre sa voix. L’homme n’hésite pas à donner de sa personne pour de nombreuses démonstrations. Et la soirée risque de se terminer tard dans le hall 1. Il garde l’esprit cochon jusqu’au bout de la nuit avec son tee-shirt de la confrérie des porciphages.
Pour ses numéros, Noël Jamet est accompagné par Bruno Langlois. Les parents de ce dernier élèvent des porcs à Moon-sur-Elle (50). “Je prends plaisir à l’accompagner dans son délire. Il ne faut pas être timide. Les gens rigolent, c’est l’essentiel”. Noël Jamet sillonne la France avec son assistant, qui fait office de verrat. Depuis trois ans, ils participent à tous les concours. Sur 11 participations, Nono en a gagné 10. Il a juste perdu au championnat de France dans les Pyrénées. Même pas peur de la revanche : “le champion de France, il est prenable. Et puis, je suis quand même le vainqueur d’un concours international au salon de l’agriculture”. En revanche, les prix décernés aux lauréats n’ont rien d’internationaux. A bon vivant, bon produit : le panier du terroir garni demeure de rigueur. Avec son puissant cri, Nono gagne surtout la gloire.
Un personnage médiatique
Le personnage séduit. Au salon de l’agriculture, il est devenu l’un des chouchous des médias. En témoignent les photographies de son presse book avec des animateurs radio. Europe 2, NRJ, France bleue, ou RTL l’ont interviewé. “Je suis en photo avec Cauet, Cécile de Ménibus, Julien Courbet, Laurent Boyer ou Gérard Klein”.
Toujours plus fort, toujours plus cochon. De nouveaux effets spéciaux devraient apparaître dans son numéro. C’est un véritable show à “l’armoricaine” ! “On va ajouter du faux sang pour mieux imiter la mort du cochon”. Avec deux victoires pour trois participations, Noël Jamet est bien le champion du SIA. Et il compte bien le rester. Dans le cochon tout est bon, Nono le crie à sa façon.
Jean-Philippe Ménier organise pour la troisième fois le concours du cri du cochon au salon de l’agriculture. “Les responsables du salon ont trouvé la démarche sympa. A toute personne qui participe, on offre le repas du midi”. Cette année, les lauréats ont même eu droit à une plaque. Dimanche, 13 personnes ont participé. Ce Belge élève des porcs de Bayeux à Saint-Laurent-du-Mont (14). Il a d’abord tenté l’expérience de ce concours en organisant chez lui la Saint Cochon. “En France, on compte une dizaine de concours. 20 personnes y participent de manière régulière. Et ils viennent souvent avec leur femme...”