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La recherche explore les dynamiques journalières des apports alimentaires des porcs

La prise en compte des besoins instantanés des porcs permettrait d’ouvrir de nouvelles perspectives pour optimiser les apports alimentaires.

Les apports alimentaires des porcs en croissance sont généralement raisonnés en termes de quantités de protéines et d’énergie à fournir à l’animal au cours de la journée. Les travaux portant sur leurs besoins nutritionnels ont été réalisés en mesurant les performances de croissance et les dépôts de tissus au cours de différentes périodes, réparties sur l’ensemble de l’engraissement. La durée d’une période de mesures était d’une à quelques semaines, selon la méthodologie utilisée. À partir de ces mesures éparses, des équations ont permis de prédire les besoins nutritionnels à l’échelle de la journée. Ces besoins sont donc plutôt calculés comme des moyennes au cours de quelques jours. Ils ne vont pas prendre en compte des variations entre plusieurs jours consécutifs. De même, la dynamique des besoins nutritionnels au cours d’une journée (par exemple, alternance des phases diurne et nocturne) est peu décrite. La prise en compte des besoins instantanés des porcs permettrait cependant d’ouvrir de nouvelles pistes de recherches pour optimiser les apports alimentaires ou orienter les voies métaboliques de croissance.

Moduler la fréquence alimentaire pour qu’elle corresponde aux besoins instantanés

Lorsque les porcs en croissance sont alimentés à volonté, ils développent généralement une stratégie de consommation en deux périodes, avec une première période minoritaire de consommation d’aliment le matin et une période majoritaire de consommation d’aliment au cours de l’après-midi. Cette cinétique de consommation de l’aliment reflète en partie la cinétique d’absorption des nutriments, c’est-à-dire leur mise à disposition pour l’organisme. En effet, un contrôle de la vidange de l’estomac permet de ralentir celle-ci lors de la présence de digestat dans la dernière partie de l’intestin grêle (phénomène appelé « frein iléal »). Il en résulte donc un stockage transitoire de l’aliment dans l’estomac et une prolongation de la fourniture de nutriments à l’organisme. Au cours de la journée, les animaux sont néanmoins confrontés à une alternance de phases anaboliques (période de synthèse moléculaire) pendant lesquelles les nutriments sont disponibles, et de phases cataboliques (période de dégradation moléculaire), pendant lesquelles les animaux doivent faire face à leurs besoins instantanés, en puisant dans leurs réserves corporelles. L’étude de la production de chaleur instantanée des animaux est un bon indicateur des variations importantes du métabolisme au cours de la journée . Selon cette approche, les porcs produisent de la chaleur à cause de leur activité physique (environ 15 % de la production de chaleur totale), liée à l’ingestion d’un repas et à l’utilisation des nutriments pour la croissance (30 %), en plus de la production de chaleur basale (55 %). La modification de la fréquence alimentaire par des pratiques d’élevage ou le développement de comportements différents entre les porcs va donc entraîner une adaptation métabolique qui pourra être différente entre des animaux ingérant leur ration quotidienne en quelques grands repas ou en une multitude de petits repas.

Faire varier la composition de la ration en cours de journée

L’utilisation métabolique des nutriments d’un repas repose sur l’hypothèse d’une disponibilité simultanée des nutriments (en particulier des acides aminés) et de l’énergie pour permettre l’assemblage des acides aminés dans les protéines corporelles. Des pratiques d’alimentation séquentielle reposant sur la distribution désynchronisée de céréales et de compléments protéiques ont néanmoins été développées pour des volailles de chair. Ces pratiques révèlent finalement la plasticité métabolique des animaux, qui leur permet d’utiliser les acides aminés alimentaires en puisant dans leurs réserves corporelles pour fournir l’énergie nécessaire. De telles approches sont encore peu développées en porc. Leur étude permettrait cependant de moduler la composition de la ration au cours de la journée, par exemple lors de l’introduction d’une source de protéines produite localement et récoltée peu de temps avant sa distribution à l’animal.

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