Concilier bien-être des porcelets et environnement en post-sevrage
En associant une niche, une évacuation fréquente des effluents et de la ventilation centralisée, il est possible d’améliorer le bien-être animal et le bilan environnemental d’un post-sevrage.
En associant une niche, une évacuation fréquente des effluents et de la ventilation centralisée, il est possible d’améliorer le bien-être animal et le bilan environnemental d’un post-sevrage.
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Concilier bien-être des porcelets et environnement en post-sevrage
Dans le cadre d’un projet européen piloté par Midiporc, un collectif composé des acteurs de la filière porcine Occitanie en partenariat avec l’Ifip a imaginé le bâtiment de demain intégrant le bien-être animal et la protection de l’environnement. Ce concept a été décliné pour chaque stade physiologique d’un élevage naisseur-engraisseur de 200 truies. Le post-sevrage propose une surface de 0,4 m² par porcelet afin de pouvoir plus facilement déterminer des zones de vie spécialisées. La zone de couchage est matérialisée par une niche de 0,1 m² par porcelet dont le sol est constitué d’un tapis ou d’une dalle thermorégulée chauffée à l’eau chaude issue d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière. Dans le reste de la case dont le sol est en caillebotis plastique, les nourrisseurs, abreuvoirs et matériaux manipulables (râtelier de paille ou rondin de bois) sont réunis dans un coin afin de constituer une zone « ressources ». Grâce à ce regroupement, les porcelets disposent encore d’un coin pour réaliser leurs déjections. En cas de problème d’appropriation des zones de vie (notamment la zone de défécation), il est envisageable de compartimenter davantage l’espace en ajoutant des cloisons perpendiculaires aux cloisons existantes. Cette astuce limite les risques de déjections dans le nourrisseur ou sous la niche.
Côté alimentation, une stratégie à basse teneur en protéines (17,2 % de protéines pour l’aliment moyen post-sevrage) a été élaborée. Elle réduit l’excrétion azotée des porcelets en post-sevrage de 7,5 % par rapport à une stratégie d’alimentation standard (18,2 % de protéines – recommandations du RMT, 2016). Pour finir, la totalité de l’air vicié est extrait sous le caillebotis dans une gaine de ventilation centralisée. De ce fait, il est possible d’y ajouter un laveur d’air permettant de réduire de manière efficace à la fois l’ammoniac, les particules et les odeurs.
Réduction de 39 % des gaz à effet de serre
Les performances environnementales du post-sevrage sont calculées sur trois critères (énergie, ammoniac et gaz à effet de serre (GES). Elles sont comparées à celles de deux élevages de référence classique sur caillebotis intégral, l’un sans bonne pratique (Réf), et l’autre avec lavage d’air et couverture associée à de la méthanisation passive de type Nénufar (Réf env +). La ventilation centralisée réduit les consommations électriques par rapport à un élevage de référence ayant une ventilation gérée salle par salle. De plus, l’utilisation de niches et/ou de sols thermorégulés limite les consommations de chauffage en baissant la température de consigne de la salle. Ces deux pratiques permettent une réduction des consommations d’énergie de près de 63 % par rapport à un élevage de référence standard. La combinaison du caillebotis plastique, d’une technique de gestion des effluents (lisier flottant ou raclage), d’un lavage d’air et d’une couverture de fosse réduit les émissions d’ammoniac de 18 à 23 % supplémentaires par rapport à l’élevage de référence avec bonnes pratiques. La combinaison d’une évacuation fréquente des effluents et d’une méthanisation réduit les émissions de GES de 39 % supplémentaires par rapport à un élevage dont la fosse est équipée d’une méthanisation passive du fait d’une évacuation fréquente des effluents. Avec la modalité « lisier flottant » et « stockage couvert », les émissions de GES sont inchangées. Globalement, cette configuration d’élevage génère un surcoût minimum de 80 euros par place (hors surcoût du raclage en V) sur la base du coût des matériaux en janvier 2021 par rapport au bâtiment de référence sans bonnes pratiques.