Elevage de porcs : comment faire entrer la lumière naturelle dans les bâtiments
L’accès à plus de lumière naturelle dans les bâtiments des élevages de porcs fait partie des préoccupations du moment, à la fois pour des raisons sociétales ainsi que pour le bien-être des animaux et des opérateurs.
L’accès à plus de lumière naturelle dans les bâtiments des élevages de porcs fait partie des préoccupations du moment, à la fois pour des raisons sociétales ainsi que pour le bien-être des animaux et des opérateurs.
La meilleure intégration de la lumière naturelle dans les bâtiments est une thématique désormais prise en compte par les éleveurs. On observe une vraie évolution des mentalités à ce sujet.
C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée dans une quarantaine d’élevages par l’Ifip et les Chambres d’agriculture de Bretagne et des Pays de la Loire (1). Dans les années 80, l’intégration de fenêtres sur la coque du bâtiment était considérée (à juste titre) comme une rupture de l’isolation thermique. De ce fait, il était fréquent de voir des bâtiments se construire sans fenêtres. Les performances d’isolation des fenêtres ont évolué et par la suite, la plupart des porcheries se sont équipées de fenêtres, mais au minimum. En effet, l’essentiel de la lumière (huit heures par jour avec un rendu lumineux de 40 lux à hauteur d’animaux) était assuré par des néons fluorescents. La plupart des engraissements étaient donc équipés de deux fenêtres de 80 cm sur 93 cm positionnées de chaque côté du couloir central de la salle.
Plus agréable pour les opérateurs
En 2023, on observe que les mentalités ont beaucoup évolué et la présence de lumière naturelle dans les salles devient une priorité pour les éleveurs. Dans la grande majorité des cas, ils le font pour des raisons sociétales. La lumière naturelle est régulièrement mise en avant comme un élément majeur du bien-être des animaux. On pourrait donc considérer qu’il s’agit généralement d’une décision qui est subie. Malgré tout, lorsque les éleveurs sont interrogés à ce sujet, ils ne regrettent pas leur choix et seraient prêts à le reproduire, mais pas pour les mêmes raisons. En effet, ils estiment que la lumière naturelle est beaucoup plus agréable pour les opérateurs qu’un éclairage artificiel et elle assure de meilleures conditions de travail, notamment en engraissement : tri des porcs charcutiers, surveillance des animaux… De plus, certains considèrent que c’est un argumentaire précieux pour attirer ou conserver la main-d’œuvre sur l’exploitation et transmettre son outil de travail à un repreneur. Les éleveurs évoquent aussi la non nécessité d’allumer les lumières artificielles et les économies que cela peut générer (même si elles restent très modestes : la ventilation et le chauffage représentant 85 % de la facture énergétique d’un élevage). D’une manière générale, ils considèrent que ces conditions plus agréables se répercutent dans un second temps sur le bien-être des animaux, car l’éleveur passera naturellement plus de temps à les observer. Parmi les 40 élevages visités, certains ont imaginé des façons ingénieuses de faire rentrer la lumière naturelle dans les bâtiments. En effet, si on se cantonne uniquement à l’insertion de fenêtres dans les murs donnant sur l’extérieur, les possibilités restent très limitées (notamment dans des salles très profondes et étroites). La lumière peut également entrer par le plafond ou par l’intérieur du bâtiment.
Côté web
L’Ifip et les Chambres d’agriculture ont édité des fiches techniques décrivant des cas concrets d’installations permettant un éclairage naturel des salles. Elles sont disponibles gratuitement aux adresses suivantes :