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Dossier
Une pompe qui ne nuit pas à la qualité des rosés

Pour sécuriser le transfert des vins, les constructeurs ont créé des pompes toujours plus fiables vis-à-vis des risques de contaminations microbiennes et d’oxydation. Lobes, pistons, rotors, il y en a pour tous les chais et tous les budgets. 

À l’entrée du village de Cuers, dans le Var, se dresse une cave coopérative aux couleurs du soleil : celle de Saint-Roch-Les-Vignes. Avec son caveau de vente aménagé avec soin, la cave fait la fierté des villageois. « On a de très bons produits ici », lance une habituée venue acheter du vin. Pour la coopérative qui produit 93 % de rosé, la qualité des vins passe entre autres par le respect de consignes strictes lors de la vinification et de l’élevage. Avec en première ligne, le renouvellement des pompes à vin. Une volonté largement assumée par Florian Lacroux, directeur de Saint-Roch-Les-Vignes et son équipe, qui ne souhaitaient plus voir les vins de la cave déplacés par les vieilles pompes à pistons.

Des débits ajustables à 2hl/h près

« L’avantage avec ces pompes à pistons, c’est qu’elles débitent », indique Alice Couderc, responsable technique de la coopérative. Avec des performances de débit allant de 100 à 250 hl/h selon les modèles, elles montrent toutefois vite leurs limites vis-à-vis des exigences qualitatives des caves qui travaillent une matière première aussi fragile que le rosé. Au premier plan de ces exigences : la maîtrise des risques d’oxydation. « Nous avons réalisé des mesures avec un oxymètre avant et après pompage. Les résultats ont mis en évidence des variations des teneurs en oxygène dissout pouvant aller jusqu’à 4 mg/l », explique Alice Couderc. Sans compter que ces pompes ne facilitent pas le travail des cavistes. « Avec seulement deux choix de vitesse possible, lorsque l’on faisait les pleins de nos cuves qui ont des petites cheminées, c’était la douche assurée », témoigne Rémy Mouisson, employé de chai. Il y a quatre ans, la cave se fait donc prêter par son distributeur, les Ateliers de Jean-Pierre à Sablet (Vaucluse), une pompe à lobes Œnopompe de PMH Vinicole, et une pompe à double pistons Aspic SII de Pichonneau, afin de les tester.

Armée de son oxymètre, Alice Couderc réalise sur chaque transfert des mesures d’oxygène dissout. « Avec les deux pompes, les variations sont quasiment nulles, autour de 0,1 mg/l », relève-t-elle. La possibilité de gérer finement les débits à 2hl/h près achève de la convaincre. À prix équivalent, Florian Lacroux et Alice Couderc laissent le soin aux cavistes de choisir celles qui leur conviennent le mieux, après plusieurs semaines de manipulation. « À la cave de Puget-Ville, que je dirige également, les salariés ont préféré l’Œnopompe car ils l’ont trouvé moins bruyante, alors qu’à Cuers, ils ont choisi la pompe Aspic », indique Florian Lacroux.

Ni point bas ni cloche à air, pour un nettoyage facilité

Avec 30 000 hl de vin produit par an à Cuers, Alice Couderc s’est dotée d’une pompe Aspic mini SII capable de travailler de 5 à 150 hl/h. « Cette petite pompe nous sert pour remplir et vider les barriques pour la filtration et pour les mises en BIB », indique l’œnologue. En complément, la cave a acheté une Aspic SII comme celle testée, et deux SIII dernière génération proposées par le constructeur au moment de l’achat. Ces trois pompes travaillent à des débits de 15 à 300 hl/h. « La toute dernière génération de pompes de cette série a un écran tactile sur la machine et sur la télécommande, ce qui est très pratique pour faire les pleins tout seul », estime Rémy Mouisson. Côté nettoyage, « il n’y a pas de point bas ni de cloche à air, donc finalement très peu de recoins où la saleté peut se loger », explique le caviste. Après rinçage à l’eau, la pompe tourne en circuit fermé avec du désinfectant pendant une dizaine de minutes, puis l’opérateur ouvre la vanne de purge et laisse la pompe s’égoutter. Pour le nettoyage des cuves à la soude, c’est une pompe à rotors qui est utilisée. L’intérieur des pompes Aspic comprend de petites membranes qui supportent très mal le contact avec la soude, comme c’est le cas pour la plupart des pompes à vin. Côté entretien, ils n’ont rien à faire puisque c’est leur distributeur qui s’en charge. « On les fait réviser tous les trois ans, sauf si on constate que les pompes tremblent un peu trop, ce qui arrive parfois après un fonctionnement à sec un peu trop long », déclare Rémy Mouisson. Les pompes Aspic sont montées sur châssis avec deux roues à l’avant et deux roulettes pivotantes à l’arrière. « On les sort rarement du chai mais quand cela arrive, on n’a aucun problème à les déplacer même sur un sol un peu caillouteux », témoigne le salarié de la cave. Le seul inconvénient qu’il relève est qu’elles ont des capacités de tenue en charge légèrement moindre que les pompes à pistons. Une faille aisément contournée par l’ajout de vannes.

D’ici quelques semaines, une nouvelle pompe Aspic SIII rejoindra le parc à pompes de Saint-Roch-Les-Vignes. « Il faut compter 13 000 €, sachant que l’on n’a pas pris l’option volucompteur puisque nous en avons déjà un », indique Alice Couderc. Les pompes à pistons demeurent dans le chai, mais ne sont plus utilisées que pour le transfert de la vendange, des moûts et des lies. En parallèle, Alice Couderc et son équipe continuent à effectuer très régulièrement des mesures d’oxygène dissout avant et après pompage. « Pour une cave comme la nôtre, il faut entre 8 et 10 pompes pour pouvoir absorber le pic d’activité lors des vendanges. Nous sommes donc désormais relativement bien équipés », conclut l’œnologue.

 

 

Cave Saint-Roch-Les-Vignes

Appellation côtes-de-provence

Surface 750 ha

Coopérateurs 200

Production 30 000 hl dont 93 % de rosé

Commercialisation 100 % vrac via la structure commerciale Les maîtres vignerons de la presqu’île de Saint Tropez

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