Peste porcine africaine : la France toujours en discussion avec la Chine pour valider le principe de régionalisation des exportations de viande porcine
L'interprofession Inaporc n'a toujours pas perdu espoir de mettre en place le principe de régionalisation qui permettrait aux industriels du Grand Ouest d'exporter vers la Chine même si des cas de peste porcine africaine (PPA) sont détectés dans d'autres régions françaises.
L'interprofession Inaporc n'a toujours pas perdu espoir de mettre en place le principe de régionalisation qui permettrait aux industriels du Grand Ouest d'exporter vers la Chine même si des cas de peste porcine africaine (PPA) sont détectés dans d'autres régions françaises.
Selon Guillaume Roué, président d’Inaporc, qui intervenait à l’assemblée générale de l’union des groupements de producteurs de porcs bretons le 4 décembre, les négociations vont toujours bon train entre la France et la Chine pour mettre en application le principe de régionalisation des exportations. L’objectif étant de préserver les exportations de viande porcine de la France vers la Chine à partir de zones indemnes de peste porcine africaine (PPA), même si d’autres régions du pays ont déclaré la maladie, ce qui n’est pas le cas actuellement. Un accord de principe avait été trouvé en mars 2019 à l’occasion de la visite en France du président Chinois Xi Jinping. Il n’a malheureusement pas été suivi d’effet jusqu’à maintenant. « Nous fondons de gros espoir dans la visite du président Macron en Chine en janvier pour que le principe de la régionalisation soit acté, afin que les industriels de la viande du Grand Ouest puissent continuer d’exporter vers la Chine même si la PPA arrive dans d'autres régions françaises », explique Guillaume Roué.
En revanche, la régionalisation n’est pas à l’ordre du jour en Allemagne. « Les Chinois refusent de négocier quoi que ce soit avec eux tant que l’expansion de la PPA dans ce pays n’est pas maîtrisée ». Actuellement, des cas de peste porcine africaine détectés dans l’Est de l'Allemagne sur des populations de sangliers pénalisent lourdement l’industrie de la viande, principalement concentrée dans le Nord-Ouest. Depuis l'apparition de la maladie, elle ne peut plus exporter vers la Chine. Par ricochet, tous les pays de l’UE voient les cours du porc baisser dangereusement à cause de l’afflux de viande allemande à bas coût.
En France, des voix s’élèvent pour adopter une autre stratégie contre l’expansion de la PPA. Le principe serait de compartimenter la production en garantissant aux chinois des élevages et des filières d’abattage-transformation indemnes de PPA, afin de pourvoir continuer de leur vendre leurs produits même si la maladie est détectée dans d'autres élevages de la région ou sur des sangliers. « Ces élevages seraient protégés de toute contamination par les mesures très strictes de biosécurité », explique Bernard Rouxel, le vice-président de la Cooperl, premier exportateur français de viande de porc vers la Chine. « Cette stratégie permettrait de maintenir les exportations même si la PPA arrive en Bretagne, ce qui est un scénario tout à fait envisageable ». Pour que cette idée puisse s’imposer, il faudra cependant qu’elle soit également portée par d’autres groupes industriels français, ce qui n'est pas le cas actuellement.