Une main-d'œuvre à quatre pattes
Le chien de troupeau peut apporter une aide précieuse pour manipuler et surveiller les animaux mais dresser efficacement son chien, cela s'apprend. Conseils pour bien démarrer avec le meilleur ami du berger.
Le chien de troupeau peut apporter une aide précieuse pour manipuler et surveiller les animaux mais dresser efficacement son chien, cela s'apprend. Conseils pour bien démarrer avec le meilleur ami du berger.
Des troupeaux de plus en plus grands, de moins en moins d’éleveurs, une main-d’œuvre rare et chère. Le chien de troupeau, délaissé après-guerre dans l’élan de modernisation et de mécanisation de l’agriculture, revient sur les fermes. Son aide se révèle précieuse et toutes les personnes interrogées ayant recours à un chien ne se verraient pas faire marche arrière. Grâce à lui, le gain de temps est considérable, les tâches du quotidien et les manipulations de troupeau ou d’animaux isolés sont amplement facilitées. Le chien de travail va exprimer ses aptitudes naturelles de chasseur en meute qui va rabattre les proies (ici le troupeau) en direction du dominant (ici son maître). Cependant, pour que ce soit totalement efficace, le maître ne doit rien laisser au hasard... avant même l’arrivée du chiot sur l’exploitation. Le choix de la race et du chien doit également découler d’une réflexion approfondie qui pourra être soutenue, si l’éleveur en ressent le besoin, par les associations départementales des utilisateurs de chien de troupeau ou par le réseau des formateurs agréés « chiens de troupeau » de l’Institut de l’Élevage. Ces mêmes enseignants dispensent ensuite des formations adressées aux maîtres comme aux bêtes, pour apprendre les fondamentaux du travail avec un chien de conduite puis approfondir l’enseignement au fur et à mesure que l'animal gagne en maturité et que le maître gagne en expérience et maîtrise de mieux en mieux son compagnon à quatre pattes. La finalité de ces formations, c’est de « faire fonctionner en parfait équilibre le triptyque formé par le troupeau, l’éleveur et le chien », comme le décrit Sébastien de Montmollin, formateur agréé. Celui-ci va même plus loin dans le raisonnement en expliquant que si « ça se passe bien entre le chien et le maître, la présence du premier améliore la relation éleveur – troupeau, les animaux le voyant comme garant de leur sécurité ». Outre l’aide que l'animal apporte à l’éleveur, « le contact homme – chien est intéressant au quotidien. Cependant, un chien représente un vrai investissement et il ne faut surtout pas le prendre à la légère, déclare Jean-Paul Lair, éleveur de 80 brebis dans la Creuse. Le dressage, déjà, prend du temps et mobilise de nombreuses connaissances, d’où l’intérêt de passer par des formations bien encadrées ».