Un jour avec
Une journée avec une classe en certificat de spécialisation Ovin
Sur le campus de Mirecourt, niché au cœur des Vosges, Catherine Falcoz et Ingrid Voinson dirigent une formation professionnelle entièrement dédiée à l’élevage ovin. À l’issue du certificat de spécialisation Ovin viande (CSO), les apprenants sont prêts pour mettre en œuvre leur projet professionnel : s’installer, être salarié dans une exploitation ovine ou bien devenir technicien spécialisé ovin.
Sur le campus de Mirecourt, niché au cœur des Vosges, Catherine Falcoz et Ingrid Voinson dirigent une formation professionnelle entièrement dédiée à l’élevage ovin. À l’issue du certificat de spécialisation Ovin viande (CSO), les apprenants sont prêts pour mettre en œuvre leur projet professionnel : s’installer, être salarié dans une exploitation ovine ou bien devenir technicien spécialisé ovin.
8h
Catherine accueille les étudiantes du CSO dans la salle de classe, Anne, Lorraine, Chloé, Jennifer et Aurélie, un groupe moins nombreux que la dizaine d’étudiants habituellement admise chaque année. La journée débute par une séance de cours théoriques consacrée à la filière ovine en France. Guidée par un questionnaire et des documents, la formatrice parcourt avec les apprenantes les aspects essentiels de la filière : la production par département, les exportations et importations, la consommation de viande ovine en France, le prix de vente, les aides… « Chaque question devient une opportunité d’échange. Nous discutons beaucoup avec les élèves », explique Catherine. Cela offre également l’occasion d’aborder des sujets qui captivent les apprenantes, de tirer parti de leurs expériences et d’évoquer la situation dans leur région. Les discussions vont bon train en classe, des avantages de l’écopâturage à l’intérêt de négocier les prix de vente, chacune exprime son point de vue. « C’est le début de l’année, donc le cours est encore assez généraliste mais bientôt nous pourrons aborder des sujets plus techniques comme la santé, la sélection, la reproduction ou l’alimentation », précise Catherine.
10h
À l’heure de la pause, Catherine, ancienne technicienne ovin et salariée d’une coopérative, et Ingrid, ancienne bergère, se coordonnent sur le programme à venir. « Nous sommes présentes sur le campus de 8h à 17h. Cela nous permet d’échanger régulièrement. » Les deux formatrices se répartissent les heures de cours et font appel à de nombreux intervenants. « Le temps dédié à la préparation des cours, des événements tels que les Journées techniques ovines et les Ovinpiades, et des sorties fait partie intégrante de notre emploi du temps. Nous entretenons des liens solides avec tous les acteurs de la filière ovine du Grand Est. De nombreuses rencontres sont programmées tout au long de l’année. Nous fonctionnons également en réseau avec les autres certificats de spécialisation (CS). » Le CSO est dispensé dans huit centres à travers la France.
12h
Le déjeuner représente un moment convivial où tous les formateurs se retrouvent. Ingrid partage avec enthousiasme à Catherine les détails de la visite de la veille. Toutes deux expriment leur satisfaction à l’égard de leur quotidien. « Nous ne nous ennuyons jamais. Chaque année est différente et nous pouvons toujours améliorer la formation », se réjouit Ingrid. « Nous avons une grande liberté d’initiative. On ne nous met jamais de barrière, apprécie Catherine. Le lien avec les élèves est précieux. L’approche humaine a toute son importance dans notre métier. »
13h
L’après-midi est consacrée à la pratique. Au cours de l’année de formation sur le campus, soit 16 semaines, le temps est réparti équitablement entre les travaux pratiques, la théorie et les visites. Les apprenants renforcent leurs compétences grâce à 16 semaines supplémentaires en entreprise. Après un court trajet en minibus jusqu’à la ferme de Braquemont et un passage rapide par le vestiaire, Ingrid présente les explications et le programme du jour : déplacer un lot de brebis d’un parc à un autre et procéder au tri des agnelles.
14h
La conduite d’un troupeau n’est pas une tâche aisée. À la première opportunité, les brebis s’écartent de la route pour s’aventurer dans un pré, malgré les cinq apprenantes chargées de les guider. Ingrid, faisant preuve d’une grande patience, donne les instructions nécessaires pour les récupérer au plus vite. Grâce à l’aide de son chien, les brebis sont finalement ramenées à leur nouveau pâturage. C’est en commettant des erreurs qu’on acquiert de l’expérience !
15h
Le chantier de l’après-midi consiste à trier les agnelles en sélectionnant les 100 meilleures parmi les 300 du lot, qui seront conservées pour le renouvellement du troupeau. La première étape est la mise en place du parc de contention mobile. « Il faut que le couloir soit bien droit, que les lignes formées par les barrières soient courbes et que l’on forme un entonnoir au bout », explique Ingrid. Grâce à un bon travail d’équipe, le parc est rapidement installé. Les élèves les plus expérimentées mettent à profit leur savoir-faire en conduisant le tracteur ou en aidant les autres. Les profils sont variés : dans cette classe, trois des filles ont suivi un BTS agricole, tandis que les deux autres sont en reconversion professionnelle. Jennifer partage : « J’ai été comptable pendant plusieurs années, mais cela ne me plaisait plus. Je recherche un métier qui a du sens. Ayant un border collie, je me suis tournée vers l’élevage ovin ». Lorraine explique que c’est lors de son BTS qu’elle a découvert cette filière : « Parmi tous les types d’élevages, c’est l’ovin qui me passionne le plus ».
16h
Une fois les agnelles regroupées et serrées dans le parc, Ingrid explique à tout le monde les critères de sélection des agnelles : « Nous cherchons celles qui sortent du lot : les plus grandes et les mieux conformées. Il faut également être attentif aux différentes imperfections telles qu’un défaut de la mâchoire ou des soucis de boiteries ». Elle identifie les plus belles agnelles d’un coup de craie bleue, se basant sur le choix des élèves. Les vingt dernières agnelles sont les plus difficiles. Chacun exprime ses préférences et finit par choisir arbitrairement ses agnelles préférées. La dernière étape consiste à séparer les deux lots formés. À l’extrémité du couloir de contention, les agnelles sortent une par une, guidées par une porte battante actionnée par Anne. Cette journée bien remplie se termine par le rangement du matériel et la satisfaction générale d’avoir mené à bien le travail.
Le saviez-vous
Le CS ovin est proposé dans huit centres
Cette formation est accessible aux étudiants mais aussi aux adultes en reconversion professionnelle. Entre six mois et un an, les apprenants acquièrent une expertise complète de l’élevage ovin allaitant ou laitier. Pour plus d’informations, retrouvez la plaquette de présentation sur le site d’Inn’ovin : www.inn-ovin.fr/le-certificat-de-specialisation-ovin/