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Un parrainage pour transmettre et se former

Marc Mermet a repris une exploitation bio et avec un projet d’agri-tourisme en janvier 2018. Un an et demi de parrainage a facilité la transmission.

Marc Mermet, 32 ans, voulait s’installer en ovin bio et sur une exploitation permettant de développer une activité touristique. « Ma femme, Géraldine, est monitrice d’équitation et avait déjà une activité d’enseignement dans le sud des Deux-Sèvres. L’exploitation, en bio, comptait 45 ha, 250 brebis mouton vendéen et un camping, créé en 1999 en tant que camping à la ferme puis reclassé en 2004 en camping d’accueil du fait du développement de l’activité. « Depuis 2013, je réfléchissais à la transmission de l’exploitation, explique Gérard Baudouin qui a cedé sa ferme. Je voulais installer un jeune. J’avais déposé une annonce au Répertoire départ installation et dans les réseaux bio. Le projet de Marc et Géraldine m’a paru cohérent. J’ai fait une formation pour mettre en place un parrainage car je pense que c’est une bonne façon de transmettre. Cela permet au repreneur de voir comment fonctionne l’exploitation et de lui mettre le pied à l’étrier. »

N’ayant pas de formation agricole, Marc a passé un BPREA option ovin pendant un an. Puis un parrainage de 18 mois a été mis en place. « À part le stage de quatre semaines du BPREA, je n’avais jamais travaillé en ovin. Gérard m’a appris la gestion du troupeau, l’alimentation, les terres… »

Pas de terres ni de maison à racheter

Le montant de la reprise pour le cheptel, les bâtiments et le matériel, évalué par la chambre d’agriculture, s’est élevé à 120 000 €, financés par des prêts bancaires et un prêt privé. « Il y avait peu de matériel, l’essentiel des travaux se faisant en Cuma, et pas de terres ni la maison à acheter », précise l’éleveur. Sur les 45 ha, 30 ha appartenaient à Gérard Baudouin qui les loue à Marc Mermet. « Et pour les terres en location, j’ai discuté avec le propriétaire qui a accepté de les louer à Marc », précise Gérard. La reprise du camping, qui s’élevait à 180 000 €, n’a par contre pas été possible pour l’instant. « Les banques ont jusqu’ici refusé de la financer, jugeant que c’était trop risqué financièrement et par rapport au travail à fournir », explique Marc Mermet. Le jeune éleveur a renouvelé sa demande de prêt auprès des banques, sans succès pour l’instant. Mais il ne désespère pas d’y parvenir à l’avenir. « Notre objectif serait de développer l’activité du centre équestre à partir du camping, précise-t-il. Mais même si nous ne rachetons pas le camping, cela ne change pas les synergies possibles car les deux activités sont l’une à côté de l’autre. » L’éleveur a par contre pris en location 38 ha supplémentaires, pour les brebis, les cultures et les 40 chevaux et poneys du centre équestre. Et pour le reste, il a reconduit le système tel qu’il était, au niveau de la commercialisation, des cultures et avec l’engraissement de 15-20 porcs par an pour la vente directe.

Développer la vente directe

Les 82 ha de SAU sont répartis en 20 ha de méteil pour l’alimentation des brebis et l’engraissement des agneaux et des porcs, 9 ha de lentilles et 5 ha de cameline pour l’alimentation humaine, et le reste en prairies naturelles et multiespèces. Les brebis sont réparties en cinq lots pour des mises bas de décembre à avril. L’éleveur fait aussi un lot de 40-45 brebis en contre-saison, pour des mises bas de juillet, avec un flushing de trois semaines au méteil. « Les résultats sont très variables, mais cela fait une attraction pour les campeurs. » Les agneaux sont vendus à Unebio, via la Caveb, au magasin de producteurs Plaisirs Fermiers et en vente directe en demi-agneaux découpés sous vide. « Mon objectif est de développer la vente directe, indique-t-il. Il y a du potentiel parmi les clients du centre équestre. Je vais peut-être aussi augmenter le nombre de brebis et de porcs et engraisser des agneaux maigres vendus par d’autres éleveurs bio. »

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