Un parc de contention sur mesure
Installé depuis seulement huit mois, Adrien Dumoulin a déjà investi dans un parc de contention pour améliorer ses conditions de travail.
Installé depuis seulement huit mois, Adrien Dumoulin a déjà investi dans un parc de contention pour améliorer ses conditions de travail.
Adrien Dumoulin, 23 ans, s’est installé en Gaec avec son oncle et sa tante le 1er février dernier à Saint-Cyr-de-Favière dans la Loire. Son oncle est éleveur de bovins allaitants mais le jeune homme, passionné par les ovins, a décidé de créer l’atelier ovin sur l’exploitation. Il possède pour le moment 150 brebis. À terme, il espère avoir un troupeau de 350 têtes. L’éleveur a décidé de faire du parc de contention un de ses premiers gros investissements. Sur les conseils de Jean-François Descloix de la coopérative Cyalin, il a fait l’acquisition d’un parc mobile qu’il a conçu et pensé. Les deux hommes ont passé du temps à discuter et évaluer la situation d’Adrien afin de choisir le parc qui lui convient le mieux. Les conseils de Jean-François ont été précieux, "il est jeune dans le métier, quand on a la chance d’avoir des jeunes qui s’installent il faut tout faire pour qu’ils se lancent le plus sereinement dans leurs activités".
Le parc de contention mobile, conçu par Jean-François Descloix, est adapté aux besoins de l’éleveur. En effet, ce dernier n’avait pas la place de construire un parc fixe et ses brebis seront soit en bergerie soit dans les pâturages en fonction des saisons. Il peut donc déplacer son parc en fonction de la localisation du lot à manipuler. Le parc peut à la fois se placer dans un angle de parcelle ou en continuité d’un bâtiment d’élevage. Le parc est simple et fonctionnel. Il est constitué d’un module de base de 2,5 mètres qui s’attelle derrière un tracteur et comprend aussi un couloir de 45 cm de large, des portillons, une porte de tri, de portes anti-recul, un cornadis, etc. Adrien arrive à le monter en 30 minutes et le démonter en 20 minutes, "c’est super pour le déplacer. Quand mes bergeries seront terminées, je pourrai aller d’un endroit à un autre sans trop de problèmes, d’autant plus que certaines parcelles sont assez loin".
Le parc, ça change la vie !
Un autre avantage de ce parc est son faible coût. Conçu pour s’atteler derrière un tracteur, il n’y a presque pas de contrainte du poids total comme c’est le cas lorsqu’on attelle un parc derrière une voiture par exemple. Il n’y a donc pas eu obligation d’utiliser des matériaux légers et chers (comme l’aluminium et l’akybord par exemple). L’ensemble est donc assez lourd (800 kg avec les claies) même si individuellement les éléments restent assez maniables. Le parc convient pour des lots de 100 à 120 brebis. "C’est la taille maximum de lot pour manipuler en toute tranquillité" estime Jean-François.
Pour l’éleveur, ce parc était un investissement nécessaire et prioritaire. "Un parc ça change la vie ! Aujourd’hui, on a fait des échographies. On avait essayé sans le parc, c’est impossible. Les brebis cavalent, les manipulateurs se font mal… C’est aussi important pour nous que pour les gens qui viennent nous voir. On gagne en sécurité et on perd en pénibilité". De plus, la personne qui réalise les échographies gagne du temps grâce à l’ouverture des portes sur le côté. Dans la conception de son parc, Jean-François Descloix a en effet mis l’accent sur l’ergonomie en plaçant des anti-reculs et des portillons afin de ne pas avoir à enjamber les parois. Tout a été pensé pour faciliter le travail de l’éleveur. "Un parc de contention, ce n’est pas de la grande technologie mais c’est fait de petites astuces qu’on acquiert avec l’expérience, conclut Jean-François Descloix. Pour faciliter l’utilisation, il y a par exemple des attaches pour joindre les barrières aux clôtures des parcelles".
Des cages de contention à hauteur d’homme
Au Space, Jean-Yves Cornault de France-Ovi présentait ses nouveautés. Pour le vendeur de matériel, l’avenir de la contention "se trouve dans du matériel maniable léger et ergonomique qui évite à l’éleveur de se plier en deux et de porter des charges trop importantes". Il se rend donc régulièrement en Angleterre pour trouver du matériel qui permet de "diminuer la charge de travail et d’améliorer les conditions de contention pour éleveurs et animaux". Le Sheep-Stall est une nouveauté du vendeur de matériel, il était en démonstration au Space. Il s’agit d’un bloc comprenant une cage de soins, la Sheep-Blocking, montée sur un quai accompagné d’une rampe montant et d’une rampe descendante. Cette cage de soins est formée à son entrée d’une porte en accordéon et d’un cornadis de blocage à l’autre extrémité. De chaque côté une porte s’ouvre afin d’avoir accès à l’animal. Il permet les interventions à hauteur d’homme et donc d’améliorer les conditions de travail. Il présentait aussi le Combi-Clamp, un couloir de contention qui permet aussi de travailler à hauteur facilitant ainsi les manipulations. Ces nouveautés évitent aux éleveurs d’avoir à "se plier en deux lors des manipulations".
Combien ça coûte ?
Parc de contention mobile de la Cialyn (module de base seul) : 1 940 euros
Sheep Stall : 1 830 euros
Combi-Clamp (élément central + rampe d’accès) : 3 120 euros
Les cornadis pour faciliter les manipulations
Identifier, réaliser échographie, vacciner, vérifier les dents… Le cornadis permet la réalisation de nombreuses interventions. Il peut donc être utile d’en placer un dans le parc de contention, au niveau de l’air de manipulation afin de réaliser les opérations plus facilement en bloquant les brebis. Placer avant l’aire de manipulation, il peut aussi permettre de placer une brebis en appel. Pour l’installation de ce matériel dans un parc, il faut veiller à tenir compte de quelques règles afin de permettre une bonne circulation des animaux. Tout d’abord, il faut respecter une distance d’au moins cinq mètres depuis l’entrée du couloir. Un système de portes est indispensable avec une porte latérale et des portes à l’avant et à l’arrière. Les cornadis ne sont pas utiles que dans un parc. Placés dans les enclos en bergeries, ils peuvent permettre de réaliser des manipulations sans avoir à sortir les brebis, tout en facilitant la contention.