Aller au contenu principal

Un éleveur ovin pionnier pour la certification HVE

La première certification haute valeur environnementale en élevage vient d'être remise à Yves Chéron, en récompense de son travail en matière d'environnement.

© PL

Yves Chéron est le premier éleveur HVE en France. HVE pour haute valeur environnementale. Sa ferme de l’Oise est la première exploitation à dominante élevage certifiée, car le label était jusque-là délivré aux seules exploitations viticoles.

A la tête d’un troupeau de race Ile de France à Ver-Sur-Launette, en plein coeur du Parc naturel régional Oise-Pays de France, l’éleveur est engagé depuis plusieurs années dans une démarche respectueuse de l’environnement. Il a diminué ses intrants et protégé la ressource en eau sur sa ferme entourée de bois avec des bosquets et des alignements d’arbres.

L’homme est disert et souriant. Devant sa bergerie tout en bois et en ossature métallique, il montre avec fierté le panneau de sa certification délivrée pour réalisé pour le travail réalisé pour mieux prendre en compte l'écologie. La ferme compte 43 hectares avec du blé (15 ha), du colza (7,5 ha), des betteraves sucrières et 13 ha de prairie. « C’est un atout supplémentaire pour la commercialisation de mes agneaux, vendus en direct en caissettes. Les consommateurs sont demandeurs de bonnes pratiques environnementales. Ce label répond à cette exigence », se réjouit l’éleveur.

Son élevage représente 60 % environ de son chiffre d’affaires. Il s’est installé en 1988 sur une petite surface et a choisi l’élevage de moutons qui « consomment de l’herbe et fournissent un rapport intéressant ». Ses 260 brebis au fort taux de prolificité de 1,97 lui donnent 450 agneaux qu’il vend en direct en caissettes en demi-agneau ou agneau entier auprès de clients de la région. Ses brebis sont nourries avec de la pulpe de betteraves humide, du son de maïs, du tourteau de colza et de la paille. Ses agneaux avec du son de maïs, des brisures de féveroles et du foin.

L’utilisation d’insecticides et de fongicides réduite au minimum

 

Yves Chéron est aussi le premier agriculteur à avoir validé la HVE niveau 3 par les deux voies réglementaires. La voie A avec la validation de quatre indicateurs (biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et de la ressource en eau). Et la voie B avec un pourcentage d’intrants inférieur à 30% du chiffre d’affaires. « Je me suis engagé dans une démarche de diminution des intrants depuis de nombreuses années », explique-t- il. Du bas volume pour les phytosanitaires, il a retenu le respect des bonnes conditions d’application avec une bonne hygrométrie, l’absence de vent et la qualité de l’eau. Il a développé le désherbage localisé et le binage. Il n’utilise plus de raccourcisseurs sur le blé, presque plus d’insecticides ni de fongicides.

La certification HVE inscrite sur les caissettes d’agneau en vente directe

« Au départ, je me situais plus dans une démarche d’agriculture raisonnée. Je suis situé dans un parc naturel qui a pour objectif de rassembler des exploitations agricoles soucieuses du respect de l’environnement avec un cahier des charges à remplir. Il fallait des ‘cobayes’. J’ai accepté de remplir le dossier en tant qu’agriculteur-éleveur. La HVE s’inscrit dans le Grenelle de l’environnement et je me positionnais parfaitement dans les critères d’attribution (…) J’ai transformé certains handicaps de mon exploitation en atouts pour le HVE 3 comme la taille de mes parcelles, l’abondance de haies et les lisières de bois », souligne Yves Chéron. Au total, l’exploitation compte 22 hectares de SET (surface équivalent topographique) pour un total de 43 hectares. Il faut 10 % de surfaces équivalentes pour les critères HVE. Yves Chéron en a près de 50 %.

Sur la production de moutons proprement dite, rien n’a changé. « La seule différence, c’est que je peux inscrire sur mes caissettes d’agneaux ‘viande issue d’une exploitation à haute valeur environnementale’ et c’est un plus dans la vente directe, car c’est une attente de la clientèle », est persuadé l’éleveur de moutons qui vend ses agneaux au poids de 18 kilos à 12 euros le kilo. Ils sont abattus à Jossigny, près de Marne-la-Vallée.

Les plus lus

Laura Chalendard, éleveuse ovin dans la Loire
« On n’a plus d’autre choix que d’abandonner, de renoncer à son rêve » - Des inégalités de genre encore omniprésentes dans le monde agricole
« Vous vous en sentez capable ? » : une question que les femmes en cours d’installation connaissent par cœur…
Vincent Bienfait
« Je gagne 2,6 Smic avec le système ovin pâturant que j’ai développé »
Éleveur multiplicateur de brebis Romane dans le Morbihan, Vincent Bienfait a mis en place un système très pâturant, encore peu…
Lauriane, étudiante en école d’ingénieurs à AgroParisTech
« Les violences sexuelles salissent le monde agricole »
À la campagne, l’anonymat n’existe pas. En raison de la promiscuité dans les zones rurales peu denses où « tout le monde se…
Le pâturage hivernal des brebis sur les prairies bovines fait partie des études en cours au sein du Ciirpo.
Le Ciirpo se projette dans l’avenir de la production ovine
En 2024, une trentaine d’études est en cours au Ciirpo. Et les projets ne manquent pas, entre l’adaptation au changement…
Pierre Stoffel avec son chien
« J’ai à cœur de maintenir la commercialisation en circuit court de mon élevage ovin ! »
Confiant, Pierre Stoffel, à peine 20 ans, vient tout juste de reprendre l’exploitation familiale en individuel, que son père a…
Albédomètre
Innover et tester pour les éleveurs ovins
Reconnu pour son impartialité, le Ciirpo expérimente de nouvelles techniques en production ovine avec des essais réalisés…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre