Chez Jean-Michel Pegheon, éleveur-sélectionneur de moutons Hampshire dans le Puy-de-Dôme
Sans salons, il faut vendre nos animaux autrement
« Chaque année, je participe à différentes foires et salons pour vendre environ 80 béliers et une centaine d’agnelles. Le gros de mes ventes se fait habituellement au Sommet de l’élevage. Il y a aussi le Salon de l’agriculture de Bordeaux en mai et celui de Barcelonnette en septembre qui ont été annulés. Seule la foire de Bellac de septembre a réussi à passer entre les gouttes. Celles de printemps ayant été annulées, je pensais qu’il en serait de même pour celle d’automne… Il en a été autrement et je n’ai pas eu le temps de m’y préparer et de préparer les animaux.
Je suis davantage sur Facebook et j’appelle mes clients
Depuis quinze ans, je passe les neuf jours du Salon de l’agriculture à la Porte de Versailles. On n’y fait très peu, voire pas, de ventes du tout. Mais ce qui va me manquer, c’est de retrouver les collègues éleveurs. C’est convivial le salon, on participe aux concours d’animaux, on échange et on y apprend beaucoup, peut-être plus qu’en restant sur nos fermes. Chacun partage ses problèmes et les moyens employés pour les gérer.
Malgré l’annulation de ces rendez-vous, j’ai pu vendre mes béliers et agnelles cette année. Il y a eu une grosse demande en béliers cette année avec les aides financières des régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes. Les clients en béliers reviennent régulièrement s’ils sont contents. C’est pour la vente d’agnelles de l’année prochaine que je m’inquiète davantage. Tous les contacts que j’avais eus ont constitué leur troupeau et ils n’ont plus besoin d’agnelles… D’habitude, je profite des foires et salons pour montrer les atouts de la race Hampshire, une rustique qui valorise l’herbe et produit sans manger de concentrés. Pour compenser, j’essaie de me faire connaître autrement. J’ai appelé mes clients cet été pour leur passer un petit bonjour. D’habitude, ils se contentent de recevoir mes vœux de bonne année. Je suis aussi beaucoup plus présent sur Facebook et j’y ai posté près d’une photo par jour. J’ai aussi beaucoup plus livré que les années précédentes. Les éleveurs avaient sûrement une appréhension à se déplacer pendant le confinement. »