David Sarlat, à Jouhet dans la Vienne
« Mon cédant investit dans une bergerie photovoltaïque »
Après trois ans de salariat chez Hervé de Monvallier, David Sarlat, 36 ans, reprend plus de la moitié des parts de l’EARL de la Perchatière.
" Cela fait quatre ans que je travaille sur la ferme de la Perchatière où je suis maintenant associé de l’EARL avec Hervé de Monvallier, 66 ans. En 2014, il a eu l’opportunité de racheter l’exploitation voisine lui permettant de faire passer la ferme de 100 à 180 hectares et le troupeau de 500 à 1 000 brebis, permettant ainsi à deux personnes de vivre sur la ferme. Cet accroissement de cheptel a nécessité la construction d’une nouvelle bergerie de 350 places et d’un hangar de stockage. Ces nouveaux bâtiments ont amélioré les conditions de travail et la pénibilité. Notre objectif est d’arriver à « zéro seaux ».
Pour faire face à cet investissement, nous avons utilisé le levier du photovoltaïque en faisant construire les bâtiments par la SAS Agrisoleil. La société a été fondée en 2009 sous l’impulsion d’un groupe d’agriculteurs (dont Hervé) avec le but de conserver la valeur ajoutée de la production d’électricité et de mutualiser les charges et les risques. Nous avons construit deux bâtiments équipés chacun d’une centrale photovoltaïque de 600 m2. La production est de 250 000 kW/h et génère un revenu garanti pour la SAS sur 20 ans d’environ 25 000 euros dans le cadre d’un contrat passé avec Soregies.
Le photovoltaïque, une aide pour la construction de nouveaux bâtiments
De son côté, l’EARL La Perchatière a financé la partie du bâtiment ne comportant pas de panneaux ainsi que tout l’aménagement de la bergerie et du stockage. Ceci pour un montant total de 134 000 euros, financé pour 100 000 euros par un prêt bancaire et pour 32 000 euros par une subvention au titre du « plan de modernisation des bâtiments d’élevages ». Cette subvention était indispensable pour que le projet puisse voir le jour.
À terme, mon objectif est de reprendre l’intégralité de la ferme, grâce à des infrastructures qui me permettent d’envisager l’avenir avec sérénité. Nous continuons à investir dans le projet d’optimisation d’Hervé en construisant un tunnel d’engraissement et un nouveau parc de tri. À travers ce projet, Hervé a réalisé son objectif de pérenniser un élevage ovin performant tout en facilitant la transmission de son patrimoine."
Un investissement à trois niveaux
L’agriculteur propriétaire du terrain investit par achat de parts dans une SAS (Société par actions simplifiées « Agrisoleil ») pour 20 % du montant de la construction. La SAS construit et finance un bâtiment photovoltaïque standard et utilise cet apport pour faire son autofinancement et emprunte à la banque les 80 % restants. Le reste du bâtiment (aménagements intérieurs, casquette, cornadis, bardage etc.) est financé par l’agriculteur.