Mieux rémunérer les élevages à l’herbe du Massif central
Dans un rapport sur l’évolution de l’élevage dans le Massif central, le CGAER propose d’augmenter le soutien public pour les élevages d’herbivore.
Dans un travail d’étude sur l’élevage dans le Massif central, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAER) observe que, hormis quelques rares cas, les élevages à l’herbe du Massif central sont dépendants des aides publiques qui représentent plus de la moitié de leur faible revenu. Or, même en haut de gamme, les élevages ne peuvent guère espérer du marché des prix rémunérateurs dans un avenir proche.
Pourtant ces élevages à l’herbe rendent un grand service à l’environnement (cycle de l’eau, biodiversité, maîtrise du risque d’incendie, fixateur de carbone…) et à la population (paysages, traditions culturelles, emplois…). Cette « agriculture à haute valeur naturelle » n’étant pas assez identifiée comme telle par le consommateur, la mission recommande que les services environnementaux rendus par l’élevage à l’herbe du Massif soient officiellement reconnus. Notamment via la certification environnementale et la qualification « haute valeur environnementale » des exploitations et des produits.
Passer de 500 à 875 euros de l’hectare
« L’aide publique actuelle pourrait en conséquence être entièrement revue pour prendre la forme nouvelle d’une rémunération pour services environnementaux et culturels rendus », indique le rapport. Dans les hypothèses explorées, le montant de l’aide à l’hectare, d’environ 500 euros actuellement, serait remplacé par un montant de rémunération annuelle pour service rendu d’environ 875 euros l’hectare. « La dépense publique correspondante s’en trouverait certes augmentée d’environ 75 % par rapport à la situation actuelle, mais celle-ci constituerait une puissante incitation à maintenir, dans le Massif central, l’un des élevages les plus respectueux des objectifs nationaux de transition agroécologique. »
Maintenir les pratiques pastorales
Dans cet épais rapport de 142 pages, la mission note par ailleurs la forte proportion des ventes d’agneaux sous signe de qualité (au moins six IGP), mais qui « s’adressent à un marché étroit, la consommation ayant tendance à baisser en Europe ».
En ovin laitier, l’étude reconnaît les difficultés liées à la baisse de consommation de roquefort. « Les alternatives pour l’écoulement du lait de brebis font émerger des productions moins exigeantes sur le plan des conditions de production et de transformation du lait », note le rapport qui s’inquiète ainsi pour le maintien des pratiques pastorales dans la zone.
Si le pastoralisme sous ligneux ou l’absence de bergerie y sont présentés comme des expériences innovantes économes en intrants, les attaques de loups compromettent sérieusement ces initiatives.