« Mes résultats ne souffrent pas de l’accélération des agnelages »
L’accélération des systèmes de reproduction est une pratique courante en races rustiques. Exemple dans le Puy-de-Dôme.
Jean-Luc Tourreix et ses deux associés élèvent 900 brebis de race rava au sein du Gaec de l’Echarme à Gelles dans le Puy-de-Dôme, il gère son troupeau en système accéléré avec un rythme de trois agnelages en deux ans. « Ce système d’agnelage accéléré s’est mis en place au fil des décennies dans le Massif central du fait de la faible taille des exploitations agricoles mais qui disposaient de main-d’œuvre toute l’année », explique l’éleveur.
Le Gaec de l’Echarme gère trois périodes d’agnelage : automne (septembre-octobre), hiver (décembre-janvier) et printemps (avril-mai), les brebis agnelant tous les 8 mois. Les agnelles sont mises en lutte entre 7 et 10 mois. « La productivité du troupeau est le facteur le plus important pour augmenter le revenu. Nous avons choisi ces dates d’agnelages en fonction de la descente de l’estive, autour du 10 septembre et de la mise à l’herbe de début avril », souligne Jean-Luc Tourreix.
Une productivité naissance élevée
En 2018, 31 % des femelles des troupeaux accélérés de la base de sélection de la race rava ont agnelé deux fois dans l’année, presque un record pour les races françaises. « Ce système est exigeant pour les mères. On leur demande une production soutenue » explique l’éleveur. Mais les résultats techniques n’en souffrent pas. Les femelles ont souvent des carrières de 7-8 ans, voire plus. La prolificité oscille autour de 1,6 agneau par femelle et par mise bas. La mortalité des agneaux n’est pas plus affectée avec un taux de mortalité naissance de 6 % et totale de 10 %. « Même si on peut toujours faire mieux, nous sommes assez satisfaits des résultats techniques. Et je ne pense pas que l’on pourrait faire beaucoup mieux avec un agnelage par an ».