EN LOIRE ATLANTIQUE
Maintenir l’élevage malgré les sécheresses
EN LOIRE ATLANTIQUE
Les crises fourragères des deux dernières années pourraient ne pas être des exceptions, dans un contexte de changement climatique de plus en plus avéré. Pour se maintenir sur un territoire, l’élevage aura besoin de nombreux outils. Dont l’irrigation.
Une cinquantaine de personnes, éleveurs, conseillers agricoles, élus locaux étaient présents à Anetz le 16 avril pour une réunion consacrée à la sécurisation fourragère des exploitations d’élevage.
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Loire Atlantique agricole
Le Pas, Anetz, le 16 avril dernier : une cinquantaine de personnes sont réunies pour une réunion consacrée à la sécurisation fourragère des exploitations. Pendant les interventions techniques et les témoignages d’éleveurs, les vaches laitières du couple qui reçoit la réunion, Françoise et Jean-Noël Hodé, pâturent dans le pré adjacent à leur stabulation : il y a de l’herbe, mais cela ne va pas durer… « Ce sont des terres humides en hiver, séchantes en été », décrit l’éleveur.
Cette situation est commune dans le département. Alain Airiaud, directeur technique agroenvironnement à la chambre d’agriculture, le confirme en présentant la situation hydrique de la Loire-Atlantique : même en année moyenne, dans les sols de type limons sableux, à faible réserve utile, toutes les plantes connaissent un stress hydrique entre juin et septembre.
En année sèche, comme l’ont été les deux dernières années, et comme semble se présenter 2012, ce stress est encore plus précoce. De plus, les modèles de prévision établis pour les années à venir par l’Inra et Météo France prenant en compte le réchauffement climatique montrent que la production de l’herbe dans les régions océaniques risque de se décaler, plus tôt en saison et plus tard en automne. Les crises fourragères des années 2010 et 2011 pourraient donc bien ne pas être exceptionnelles.
« C’est pourquoi la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, avec ses collègues de la région, s’est posé la question de sécuriser les stocks fourragers des élevages », commente Pa-trick Louis, le directeur adjoint de la chambre d’agriculture. L’enjeu est de taille, car sécuriser les apports fourragers des exploitations, c’est tout simplement sécuriser l’élevage !
« Nous sommes un département d’élevage avant tout », martèle Jacques Lemaitre, le président de la chambre. « On ne veut pas voir disparaître l’élevage de notre région », commente pour sa part Mickaël Trichet, responsable viande bovine au sein de l’organisme consulaire. Un programme baptisé « Perel » (« pérenniser l’élevage ») a ainsi été bâti. Il comprend plusieurs volets (départementaux et régionaux) et des partenariats avec les contrôles de performance, l’Institut de l’élevage, l’Inra et Arvalis. Au sein de ce programme seront notamment réévaluées les références pour la réalisation des bilans fourragers (actualisation des chiffres en fonction des espèces et variétés, coûts des fourrages, etc..), seront étudiées les nouvelles variétés d’herbes plus adaptées (plus précoces au printemps ou plus productives en automne) ainsi que le rôle et l’optimisation de la ressource en eau (avec notamment des travaux sur l’efficience de l’eau en fonction des différentes cultures, maïs, sorgho, luzerne…) Cet étude sur l’eau rejoint les préoccupations du terrain : ainsi, dans le secteur d’Ancenis, la maison régionale de l’agriculture a beaucoup travaillé sur cette notion de ressource en eau, notamment grâce à l’implication de son groupe territoire, qui a réalisé un inventaire des points d’eau. Par ailleurs, trois groupes d’agriculteurs locaux ont déjà suivi une formation sur l’irrigation, et l’un d’entre eux, sur le secteur « Anetz-Saint-Herblon » porte un projet d’irrigation collective. Comme l’ont souligné Gaëtan Luzet, président de la maison régionale, et Jean-Marc Ménoret, l’un des porteurs de ce projet, ce type d’initiative constitue un « projet de territoire », aux multiples implications (maintenir l’élevage, préserver les paysages, garder une activité économique), et il est important que les élus s’y intéressent et s’y impliquent. C’est d’ailleurs dans ce sens que trois élus locaux se sont exprimés. Ils ont souligné que l’irrigation constituait un élément parmi d’autres de sécurisation des exploitations d’élevage et qu’il était important de pouvoir dépassionner ce sujet. Il est beaucoup plus satisfaisant, pour une collectivité, de cofinancer un projet collectif d’irrigation que d’apporter une aide au transport de paille venant d’Espagne !
Cette situation est commune dans le département. Alain Airiaud, directeur technique agroenvironnement à la chambre d’agriculture, le confirme en présentant la situation hydrique de la Loire-Atlantique : même en année moyenne, dans les sols de type limons sableux, à faible réserve utile, toutes les plantes connaissent un stress hydrique entre juin et septembre.
En année sèche, comme l’ont été les deux dernières années, et comme semble se présenter 2012, ce stress est encore plus précoce. De plus, les modèles de prévision établis pour les années à venir par l’Inra et Météo France prenant en compte le réchauffement climatique montrent que la production de l’herbe dans les régions océaniques risque de se décaler, plus tôt en saison et plus tard en automne. Les crises fourragères des années 2010 et 2011 pourraient donc bien ne pas être exceptionnelles.
« C’est pourquoi la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, avec ses collègues de la région, s’est posé la question de sécuriser les stocks fourragers des élevages », commente Pa-trick Louis, le directeur adjoint de la chambre d’agriculture. L’enjeu est de taille, car sécuriser les apports fourragers des exploitations, c’est tout simplement sécuriser l’élevage !
« Nous sommes un département d’élevage avant tout », martèle Jacques Lemaitre, le président de la chambre. « On ne veut pas voir disparaître l’élevage de notre région », commente pour sa part Mickaël Trichet, responsable viande bovine au sein de l’organisme consulaire. Un programme baptisé « Perel » (« pérenniser l’élevage ») a ainsi été bâti. Il comprend plusieurs volets (départementaux et régionaux) et des partenariats avec les contrôles de performance, l’Institut de l’élevage, l’Inra et Arvalis. Au sein de ce programme seront notamment réévaluées les références pour la réalisation des bilans fourragers (actualisation des chiffres en fonction des espèces et variétés, coûts des fourrages, etc..), seront étudiées les nouvelles variétés d’herbes plus adaptées (plus précoces au printemps ou plus productives en automne) ainsi que le rôle et l’optimisation de la ressource en eau (avec notamment des travaux sur l’efficience de l’eau en fonction des différentes cultures, maïs, sorgho, luzerne…) Cet étude sur l’eau rejoint les préoccupations du terrain : ainsi, dans le secteur d’Ancenis, la maison régionale de l’agriculture a beaucoup travaillé sur cette notion de ressource en eau, notamment grâce à l’implication de son groupe territoire, qui a réalisé un inventaire des points d’eau. Par ailleurs, trois groupes d’agriculteurs locaux ont déjà suivi une formation sur l’irrigation, et l’un d’entre eux, sur le secteur « Anetz-Saint-Herblon » porte un projet d’irrigation collective. Comme l’ont souligné Gaëtan Luzet, président de la maison régionale, et Jean-Marc Ménoret, l’un des porteurs de ce projet, ce type d’initiative constitue un « projet de territoire », aux multiples implications (maintenir l’élevage, préserver les paysages, garder une activité économique), et il est important que les élus s’y intéressent et s’y impliquent. C’est d’ailleurs dans ce sens que trois élus locaux se sont exprimés. Ils ont souligné que l’irrigation constituait un élément parmi d’autres de sécurisation des exploitations d’élevage et qu’il était important de pouvoir dépassionner ce sujet. Il est beaucoup plus satisfaisant, pour une collectivité, de cofinancer un projet collectif d’irrigation que d’apporter une aide au transport de paille venant d’Espagne !