Alimentation
Les principaux leviers d'action présentés à Carmejane
La ferme expérimentale du lycée de Carmejane a organisé une journée pour les éleveurs, afin de présenter diverses techniques pour maîtriser l'alimentation de son troupeau.
En mars dernier, le lycée agricole de Carmejane, dans les Alpes de Haute Provence, a accueilli une journée technique avec la participation d’environ 150 personnes. Kacem Boussouar, président de la Maison régionale de l’élevage, a souligné que cet événement organisé tous les deux ans permettait « de trouver des informations et outils pour faire progresser son élevage ». René Tramier, président de la Maison de la transhumance, a fait part des difficultés des éleveurs de la région au niveau de l’alimentation des animaux. « Il est difficile de faire davantage d’agneaux avec nos systèmes pastoraux et nos races rustiques, mais la cohérence est là."
Jean-François Bataille de l’Institut de l’élevage a présenté quelques données chiffrées, rappelant que le troupeau moyen dans la région est constitué de 512 brebis (mais avec une variabilité de 100 à 1 700), que la productivité est de 0,89 agneau par brebis (variabilité de 0,83 à 0,93) et que le poids moyen des agneaux vendus est de 16 kg (variabilité de 13,7 à 16,7 kg).
L’effet taille est donc important. Le coût de production moyen s’établit à 10,76 euros/kg de carcasse. Pour l’améliorer, il faut rechercher la diminution des charges ou la hausse de la productivité. « Il faut réfléchir à deux fois avant d’investir et regarder de près les charges d’alimentation. » Pour augmenter le poids des agneaux, il faut tenir plus de brebis en production, améliorer la qualité génétique du troupeau, augmenter la reproduction numérique des brebis, maitriser les maladies abortives, baisser la mortalité, augmenter le poids de vente des agneaux sans dégrader la qualité bouchère.
La présentation en salle a été suivie d’ateliers dans la ferme du lycée où étaient également présentées les races locales.
L’exploitation de Carmejane comprend 600 brebis Préalpes, 500 hectares de parcours boisés, deux estives et 54 hectares de SAU. Il y a quatre périodes de mises bas dans l’année. Un atelier était consacré aux parcours. « Il permet de cueillir des ressources fourragères à moins cher. Les parcours, utilisés en toutes saisons et l'estive assurent près de 50 % des journées d'alimentation du troupeau. En plus d'assurer des objectifs de production, l'enjeu est de maîtriser l'embrousaillement et de pérenniser la ressource pastorale » a expliqué Fabienne Launay, de l’institut de l’élevage.
Pour François Demarquet, chef d’exploitation, la ferme essaye d’être « à la fois autonome en céréales et en matières protéiques grâce aux cultures de protéagineux. Les stratégies d’alimentation des agneaux reposent sur les légumineuses qui permettent de nous affranchir en totalité d’achat à l’extérieur. »
Une stratégie aujourd’hui largement payante pour Carmejane, alors que dans la région, il y a des éleveurs qui vendent des céréales pour acheter de l’aliment du commerce. Cela ne semble plus être intéressant aujourd’hui même si les céréales se vendent mieux.
Carmejane a également une grande actualité autour de la mortalité des agneaux, notamment les aspects immunitaires. Un atelier reproduction faisait état des études autour de la cyclicité des brebis et la relation état corporel/performance et présentait les neuf commandements pour réussir sa lutte.