Les éleveurs impactés par la sécheresse
La France manque d’eau. Depuis septembre 2018, le déficit de pluie perdure et reste en moyenne proche de 20 % sur le pays, indiquait Météo France fin août. Depuis un an, tous les mois, décembre 2018 excepté, ont connu des cumuls de pluie inférieurs à la normale. Ce déficit de pluviométrie, doublé d’épisodes caniculaires en juin et juillet, ont entraîné une importante baisse de pousse des fourrages. « Cet été, les éleveurs ont dû alimenter les animaux avec les fourrages prévus pour l’hiver, témoignait fin août Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. C’est plus de 80 millions d’euros perdus par l’agriculture française. Donc, les revenus sont très affectés. C’est ingérable pour nourrir les animaux et le moral est très bas."
" L’été 2019 est un des pires que nous ayons vécu en plus des coups de froid tardifs au printemps, renchérissait mi-août Michèle Boudoin, la présidente de la FNO dans l’émission C dans l’air. Tout est déjà consommé, nous sommes très inquiets pour l’hiver prochain… Depuis 2003, on a des sécheresses qui s’accumulent, on a de moins en moins de revenus, donc de moins en moins de ressorts pour absorber ces difficultés climatiques".
Solidarité, pailles et aides PAC
Le réseau syndical et celui des chambres d’agriculture ont d’ailleurs organisé des échanges solidaires entre les départements disposant de fourrages et de pailles et ceux en pénurie. Face au manque d’herbe, certains éleveurs ont fait pâturer les sous-bois ou les bords des chemins. Le ministère de l’Agriculture a par ailleurs progressivement élargi le fauchage ou le pâturage des jachères à 69 départements. Il devrait également distribuer plus rapidement une partie des aides PAC. De la trésorerie plus que nécessaire alors que le coût des achats de fourrage se cumule souvent avec de moindre performance zootechnique.