Aller au contenu principal

L’éducation du chien de protection

Une fois le chiot fixé au troupeau, il faut ensuite modeler son caractère afin qu’il soit protecteur juste ce qu’il faut.

À partir de ses quatre mois, le chiot doit être totalement fixé au troupeau. Si l’imprégnation s’est bien faite, l’éleveur peut alors commencer à interagir plus fréquemment avec lui. Il s’agit de rompre petit à petit l’isolement dans lequel s’est trouvé le chiot en arrivant sur la ferme pour créer des liens avec les humains. « Pendant longtemps l’idée fausse qu’il fallait que le chien soit complètement maintenu à l’écart des hommes circulait. C’est notamment à cause de cela que certains chiens peuvent être agressifs envers des promeneurs », alerte Rémi Bahadur, référent chien de protection pour le réseau Institut de l’élevage. Cependant, il faut bien doser le degré de sociabilisation du chien. En effet, s’il est trop sociable, le chien n’hésitera pas à quitter le troupeau pour venir chercher des caresses. A contrario, un chien trop sauvage ne fera que difficilement la différence entre loup et randonneur. « C’est le comportement du chien, observé par l’éleveur qui doit déterminer l’attitude de celui-ci », rappelle le formateur qui est lui-même éleveur de brebis. La sociabilisation est évolutive dans le temps. « Lorsque le chien montre des signes d’éloignement, l’éleveur redoublera de caresses et inversement si le chien se montre trop collant. » Bien que de deux à quatre mois, le chiot ne doit, en théorie, voir uniquement l’éleveur, il faut que, par la suite, le chien puisse être touché par n’importe qui en présence du maître. Et le maître lui-même doit parvenir à le manipuler, c’est-à-dire le faire marcher en laisse ou lui inspecter la mâchoire par exemple. Le chien de protection n’est pas vraiment dressé, mais il doit comprendre des ordres et des situations de base : l’attache en dehors du troupeau, la marche en laisse et le retour au troupeau.

La première sortie doit être avec des brebis connues

À quatre ou cinq mois, le chiot va faire avoir ses premières expériences avec le monde extérieur, c’est à cette période qu’il faut lui apprendre le respect des clôtures. « Idéalement, le chien doit être placé dans un petit parc, bien électrifié, avec le lot de brebis qu’il connaît. Il faut limiter ce nouvel espace qu’il découvre », rappelle Rémi Bahadur. Il ne faut pas lésiner sur l’électrification de la clôture, afin que le chien apprenne à garder ses distances. L’intégration du jeune chien dans le troupeau entier doit se faire progressivement. Il s’agit d’ajouter petit à petit des brebis qui lui sont inconnues parmi le lot de brebis connues. Ainsi, la proportion d’animaux inconnus mis avec le chien ne doit pas dépasser la moitié du lot. « Une fois que le conditionnement et l’éducation ont été bien faits, il n’y a plus vraiment de suivi à faire du chien, explique le formateur. Par contre, il faut que l’éleveur s’assure que ses salariés, notamment s’il emploie des bergers, connaissent l’attitude à adopter face à un chien de protection. » En résumé, le chien de protection demande de l’attention la première année de vie mais ensuite, à partir deux ans, il est considéré adulte et peut faire face à une attaque de prédateur.

Un chien peut travailler jusqu’à 8-10 ans en moyenne

Ensuite, pendant toute sa carrière, qui dure généralement entre huit et dix ans, l’éleveur n’a plus de travail particulier à fournir, mais il devra toujours surveiller le comportement de ses aides-bergers canins. Il faut cependant avoir à l’esprit qu’un chien de protection adulte ingère près d’un kilo de croquettes par jour, mieux vaut s’organiser pour la montée en alpage… « Au bout de quelques années, les éleveurs nous disent que leurs brebis sont beaucoup plus sereines en présence du chien de protection que s’il n’était pas là », affirme Rémi Bahadur.

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Christophe Holtzer et Éric Arnould</em>
« Je facilite la reprise de ma ferme ovine »
Dans les dix ans à venir, 61 % des éleveurs ovins prendront leur retraite. Face à ce constat alarmant, Éric Arnould a…
<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>
FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints…
<em class="placeholder">Agneau et brebis en bergerie</em>
L’appli Robustagno pour améliorer la survie des agneaux
La survie des agneaux se joue lors de plusieurs moments clés, dès la mise en lutte des brebis jusqu’à la mise bas. L’…
<em class="placeholder">Sana avec son bâton. </em>
La drôle d’estive de Sana, fille de bergère
Sana, 10 ans, partage le travail en montagne de Chloé, sa maman bergère. Elle raconte son quotidien sur les flancs du Chalvet et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre