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En corse
Le poil de brebis se tricote chez Lana Corsa

Belle, la laine de brebis corses ? Oui, lorsqu´elle se mêle à la laine mérinos pour devenir tricot ou carpette. Elle devient aussi tenture, chaussettes, ou se feutre en chapeau sous le doigté d´artisans.


Perdu au milieu de la nature corse, près de Ponte Leccia au centre de l´Ile de beauté, l´atelier Lana Corsa est flambant neuf. Agnès Simonpietri guide la visite. Avec Angèle Vescovani, elle prépare la laine et la travaille pour tirer de cette ressource un maximum de produits différents et attrayants pour une clientèle de touristes.
La richesse des coloris se trouve déjà présente sur le dos des brebis. ©J. Diependaele

Réaliser tout le travail de la laine pour l´année
A partir de laine brute, Agnès et Angèle élaborent tout leur travail pour l´année. Première étape, le lavage réalisé en Sardaigne. « Les sardes ont monté une usine ultra-moderne qui nous assure une laine propre pour un euro au kilo. Auparavant, nous triions les laines à laver mèche par mèche pour être sûres de leur qualité » souligne Agnès.
Les écheveaux sardes réceptionnés, ils sont ensuite relavés dans un bain d´eau savonneuse ou avec une lessive biodégradable.
Cette laine sèche sous le soleil corse, puis est mise en teinture. « Nos couleurs sont élaborées à partir de plantes : les trois couleurs de base sont obtenues avec le réséda pour le jaune, la garance pour le rouge, le polygonum pour le bleu. On peut y ajouter les lichens de pierre ou la noix pour le marron. Un jardin d´herbes tinctoriales a été cultivé à la saison 2006 » indique Agnès Simonpietri. Elle précise que les brebis de race corse présentent une grande variété de teintes naturelles : écru, gris, beige, noir. Leur poil est long (environ 20 à 235 cm) et résistant.
Les machines à tricoter signalent le retour d´une véritable activité lainière autochtone sur l´île. ©J. Diependaele

Cette laine apparaît rèche, même lorsqu´elle est choisie parmi celle des agnelles et elle se mélange à celle de brebis mérinos pour former un fil à tricoter de diamètre unique (jauge 3 et 1700 m par kilo) qui bénéficie du label Woolmark.En projet, le travail de tissage sur un fil de laine 100 % corse.
La priorité demeure la confection de pull-over, de vestes, de châles, ponchos et chaussettes. Un atelier de tissage avec deux stagiaires se monte actuellement avec l´ambition de développer cette activité pour la production de carpettes et de tapis. De plus, dans cette nouvelle installation, une exposition permanente sur la laine et son travail sera mise en place.
La richesse des coloris se trouve déjà présente sur le dos des brebis. ©J. Diependaele

Un catalogue de tradition ou moderne sur internet
Le magasin montre cette diversité des productions obtenues mais aussi le fondement artisanal de ces modèles. Ainsi, pour les pulls, Lana Corsa s´est inspirée de motifs du pavement de l´église de Mariana (Haute-Corse) ou de torsades romanes. Plus modernes, des motifs de villages, de mouflons, de branches colorées d´olivier démontrent l´originalité du travail accompli.
« Même si notre laine gratte, les touristes ne s´y trompent pas et après leur passage, nous recevons des commandes du Québec, d´Allemagne, d´Autriche. » Sur Internet, le site lana-corsa.com montre également les différentes fabrications. Mais, c´est sur place, au toucher et avec devant soi la laine brute des brebis corse que se mesure la véritable dimension de ce travail artisanal, sans cesse en re-création.
Le magasin renferme aussi des feutres, des chaussons, des laines à tricoter, des ponchos. ©J. Diependaele

Tissage de tapis à la main et le rythme de la navette montre l´avancée de la fabrication du tapis. ©J. Diependaele

Pull avec ses motifs traditionnels ou plus colorés et modernes avec des paysages, des arbres, des animaux, des villages, des marines.©J. Diependaele

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