Santé
Le parasitisme printanier des agneaux à l’herbe
Santé
Les agneaux d’herbe sont exposés aux parasites très jeunes, dès qu’ils grignotent un peu d’herbe. Leur système immunitaire n’est pas encore capable de réagir, ce qui les rend plus fragiles que les brebis.
Les premiers parasites à se manifester à l’herbe ne sont pas des parasites d’herbage mais des coccidies. Souvent dans les quinze jours qui suivent la mise à l’herbe ou dans les jours qui suivent un coup de froid ou un grand vent, les agneaux commencent à avoir de la diarrhée qui devient noire en quelques jours.
La coccidiose à l’herbe se manifeste comme celle en bâtiment si ce n’est qu’elle est retardée dans le temps et que les symptômes précoces (taches blanches, laine sèche) sont plus difficiles à observer. La contamination a toujours lieu en bâtiment. Si la pression est moyenne, les agneaux ne l’exprimeront pas à l’intérieur mais à la faveur d’un stress (mise à l’herbe, froid, sevrage…).
Ce qui veut dire que lorsque la coccidiose est fréquente dans un bâtiment, il est préférable de réaliser le même traitement pour les agneaux de bergerie et pour les agneaux d’herbe nés en bergerie. L’idéal est de traiter les agneaux avant leur sortie pour ne pas avoir à rentrer le lot dans les semaines qui suivent. On utilise alors des molécules préventives (toltrazuril ou diclazuryl), les sulfamides (curatifs) sont sans intérêt dans ce cas. L’observation de diarrhées noires à l’herbe doit aussi faire penser à de la nematodirose. Ce strongles se développent à la faveur du froid et donnent des diarrhées noires sur les jeunes (agneaux ou agnelles de renouvellement). Particulièrement peu détruits par les avermectines, ils sont en augmentation dans les troupeaux où l’alternance des familles est peu respectée (notamment succession d’avermectine : ivermectine / doramectine / moxidectine).
Les coprologies le mettent bien en évidence et la présence de ce parasite ne doit pas être négligée sur des lots d’animaux jeunes. Les brebis sont très peu sensibles ce qui aggrave encore le risque de confusion avec les coccidioses. Les seuls parasites à être visibles à l’œil nu sont les tænias. Mais bien avant de les voir directement –sortes de nouilles dans les crottes ou accrochées à l’anus des agneaux- les tænias pénalisent la croissance des agneaux.
La laine est sèche, le lot est hétérogène, la croissance semble arrêtée. Ils apparaissent en général après deux mois de pâturage et sur des agneaux d’au moins trois mois d’âge. Les strongles eux apparaissent plus tardivement (vers 2 à 3 mois de pâturage et au moins 3 mois d’âge). Le premier traitement au plus tôt 1 mois ½ après la mise à l’herbe doit donc au moins inclure un « spécifique » tænia (praziquantel), le second traitement peut contenir un produit polyvalent moins puissant contre le tænia mais actif également sur les strongles (ex benzimidazole). Puis en fonction de la conduite et de la pression, il est possible soit de traiter régulièrement (tous les 4 à 8 semaines), soit d’utiliser un traitement rémanent. Du fait de l’utilisation répétée d’antiparasitaire, il faut être très vigileant sur l’alternance des familles.
Les risques d’apparition de résistance est important sur les agneaux et la sélection d’espèces moins sensibles (tel que nematodirus) pose souvent de gros problèmes. Alterner ne signifie pas changer de bidon chaque année mais changer de famille de molécule à chaque traitement. Par exemple praziquantel+lévamisole en premier, fenbendazole en deuxième, lévamisole en troisième… Attention également aux alternances qui n’en sont pas, de nombreux produits font partie des benzimidazoles (ex panacur, synanthic, oxfenyl, hapadex, valbazen, disthelm, rintal…) les utiliser successivement n’apporte rien (pas d’augmentation d’efficacité, risque d’apparition de résistance, risque d’altération de bidons entamés). Pour prévenir les infestations chez l’agneau, on peut également agir sur le lieu des infestations : le pâturage.
Par exemple les repousses de foin et les prairies temporaires jeunes peu parasitées serviront aux agneaux sevrés ou aux brebis suitées, alors que les prairies naturelles serviront aux brebis taries ou gestantes. La gestion de l’herbe est fondamentale, le surpâturage global et local est connu pour être un facteur de risque. Les brebis et les agneaux étant des animaux gourmands, lorsque les surfaces allouées sont trop grandes ou le chargement trop faible, l’herbe est mangée là où les animaux ont plaisir à brouter tandis qu’elle pousse dans les endroits refusés. Une bonne gestion de l’herbe et du parasitisme se mène en parallèle.
Les techniques de pâturage qui permettent d’augmenter les quantités d’herbe (pâturage tournant, utilisation de parcours, technograzing…) permettent également de maitriser la pression parasitaire et donc permettent de diminuer le nombre de traitements médicamenteux chez les agneaux.
La coccidiose à l’herbe se manifeste comme celle en bâtiment si ce n’est qu’elle est retardée dans le temps et que les symptômes précoces (taches blanches, laine sèche) sont plus difficiles à observer. La contamination a toujours lieu en bâtiment. Si la pression est moyenne, les agneaux ne l’exprimeront pas à l’intérieur mais à la faveur d’un stress (mise à l’herbe, froid, sevrage…).
Ce qui veut dire que lorsque la coccidiose est fréquente dans un bâtiment, il est préférable de réaliser le même traitement pour les agneaux de bergerie et pour les agneaux d’herbe nés en bergerie. L’idéal est de traiter les agneaux avant leur sortie pour ne pas avoir à rentrer le lot dans les semaines qui suivent. On utilise alors des molécules préventives (toltrazuril ou diclazuryl), les sulfamides (curatifs) sont sans intérêt dans ce cas. L’observation de diarrhées noires à l’herbe doit aussi faire penser à de la nematodirose. Ce strongles se développent à la faveur du froid et donnent des diarrhées noires sur les jeunes (agneaux ou agnelles de renouvellement). Particulièrement peu détruits par les avermectines, ils sont en augmentation dans les troupeaux où l’alternance des familles est peu respectée (notamment succession d’avermectine : ivermectine / doramectine / moxidectine).
Les coprologies le mettent bien en évidence et la présence de ce parasite ne doit pas être négligée sur des lots d’animaux jeunes. Les brebis sont très peu sensibles ce qui aggrave encore le risque de confusion avec les coccidioses. Les seuls parasites à être visibles à l’œil nu sont les tænias. Mais bien avant de les voir directement –sortes de nouilles dans les crottes ou accrochées à l’anus des agneaux- les tænias pénalisent la croissance des agneaux.
La laine est sèche, le lot est hétérogène, la croissance semble arrêtée. Ils apparaissent en général après deux mois de pâturage et sur des agneaux d’au moins trois mois d’âge. Les strongles eux apparaissent plus tardivement (vers 2 à 3 mois de pâturage et au moins 3 mois d’âge). Le premier traitement au plus tôt 1 mois ½ après la mise à l’herbe doit donc au moins inclure un « spécifique » tænia (praziquantel), le second traitement peut contenir un produit polyvalent moins puissant contre le tænia mais actif également sur les strongles (ex benzimidazole). Puis en fonction de la conduite et de la pression, il est possible soit de traiter régulièrement (tous les 4 à 8 semaines), soit d’utiliser un traitement rémanent. Du fait de l’utilisation répétée d’antiparasitaire, il faut être très vigileant sur l’alternance des familles.
Les risques d’apparition de résistance est important sur les agneaux et la sélection d’espèces moins sensibles (tel que nematodirus) pose souvent de gros problèmes. Alterner ne signifie pas changer de bidon chaque année mais changer de famille de molécule à chaque traitement. Par exemple praziquantel+lévamisole en premier, fenbendazole en deuxième, lévamisole en troisième… Attention également aux alternances qui n’en sont pas, de nombreux produits font partie des benzimidazoles (ex panacur, synanthic, oxfenyl, hapadex, valbazen, disthelm, rintal…) les utiliser successivement n’apporte rien (pas d’augmentation d’efficacité, risque d’apparition de résistance, risque d’altération de bidons entamés). Pour prévenir les infestations chez l’agneau, on peut également agir sur le lieu des infestations : le pâturage.
Par exemple les repousses de foin et les prairies temporaires jeunes peu parasitées serviront aux agneaux sevrés ou aux brebis suitées, alors que les prairies naturelles serviront aux brebis taries ou gestantes. La gestion de l’herbe est fondamentale, le surpâturage global et local est connu pour être un facteur de risque. Les brebis et les agneaux étant des animaux gourmands, lorsque les surfaces allouées sont trop grandes ou le chargement trop faible, l’herbe est mangée là où les animaux ont plaisir à brouter tandis qu’elle pousse dans les endroits refusés. Une bonne gestion de l’herbe et du parasitisme se mène en parallèle.
Les techniques de pâturage qui permettent d’augmenter les quantités d’herbe (pâturage tournant, utilisation de parcours, technograzing…) permettent également de maitriser la pression parasitaire et donc permettent de diminuer le nombre de traitements médicamenteux chez les agneaux.