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L’arrivée du chiot de protection

Le chien de protection doit se fixer au troupeau et l’éleveur veillera pour cela aux meilleures conditions lors de l’arrivée du chiot sur la ferme.

Une fois que le chiot est fixé à un troupeau, il peut être mis sur n'importe quel autre troupeau, il protégera tout aussi bien les brebis. © B. Morel
Une fois que le chiot est fixé à un troupeau, il peut être mis sur n'importe quel autre troupeau, il protégera tout aussi bien les brebis.
© B. Morel

Le chien de protection n’est pas dressé à proprement parler, comme cela serait dit du chien de conduite. Il est éduqué (ou conditionné) pour remplir son rôle de défenseur du troupeau. Les chiens sont naturellement territoriaux et vont défendre l’espace qu’ils considèrent comme le leur. Dans le cas du chien de protection, cet espace à défendre doit être remplacé dans l’esprit du chien par le troupeau. Il ne doit plus être fixé à un lieu en particulier mais toujours aux brebis, parmi lesquelles il se sent en sécurité et se doit de les défendre face à une agression extérieure. Pour cela, le chien de protection vit au milieu des bêtes depuis son plus jeune âge. En principe, la mère met bas dans la bergerie, entourée des brebis. Ainsi, le chiot connaît et associe à la sécurité les bêlements, l’odeur du suint, de la paille, etc. Jusqu’à son premier mois de vie, il est recommandé de garder le chiot dans une case ajourée au milieu des brebis afin de le protéger. Ensuite, le chiot est libre d’aller et venir au sein du troupeau, surveillé par sa mère. Lorsque le chiot atteint deux mois, il est sevré et isolé de sa mère et des frères et sœurs.

Le chien va se sociabiliser avec les brebis

C’est à cet âge qu’il pourra être vendu. « Tout ce qu’il connaît disparaît d’un coup, explique Rémi Bahadur, référent chien de protection. Il va aussi changer de troupeau. Or le chien est, par nature, un être sociable et il va vouloir se recréer un entourage. » Pour cela, l’éleveur doit placer le jeune chiot dans un lot de brebis accueillantes, de préférence des agnelles curieuses et de petit gabarit. Il faut éviter de mettre des animaux trop fragiles comme des agneaux justes sevrés, le chiot aura tendance à mordiller pour jouer et il vaut mieux que les brebis se défendent un peu. Cependant, si les brebis se montrent agressives (si elles sont suitées par exemple), le chiot risque de se faire cogner et ne trouvera pas sa place dans le troupeau. L’enclos doit être complètement hermétique, afin que le chiot ne puisse en sortir et être tenté de rejoindre un autre chien présent sur la ferme ou les humains en présence. Il va alors s’attacher aux animaux avec lesquels il se retrouve enfermé, « mais ça ne marche que parce qu’il n’a pas le choix », rappelle le formateur. Le conditionnement à la naissance et dans les quatre premiers mois de la vie du chien est essentiel et si, à six mois, il n’est toujours pas optimal, rien ne pourra être amélioré plus tard.

L’instinct naturel doit laisser la place au troupeau

L’éleveur doit limiter au minimum ses interactions avec le chiot dans les premiers temps. Sa présence doit toujours être associée à une action positive comme manger ou être caressé, mais toujours en présence du troupeau. En fait le chien doit être à tel point imprégner du troupeau que cela prenne le dessus sur son instinct naturel qui le pousserait à chasser, se balader ou fuguer. Mieux vaut également qu’au démarrage du conditionnement, le chiot ne soit pas avec un autre chiot, même si les deux arrivent en même temps sur l’exploitation. « C’est une solution de facilité, le même enclos avec les mêmes brebis dociles pour les deux nouveaux chiots arrivant sur la ferme, mais l’éleveur doit limiter au maximum les risques que l’imprégnation du troupeau se fasse mal. Les chiots mis ensemble seront plus dépendants l’un de l’autre et de fait moins attachés au troupeau », met en garde Rémi Bahadur.

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