La bonne image du lait de brebis
Les fromages, yaourts et faisselles au lait de brebis sont appréciés mais trop mal connus des consommateurs qui les confondent avec le chèvre ou parfois le vache.
L’institut CSA Research a étudié l’image des produits laitiers au lait de brebis pour le compte de FranceAgriMer. Cette étude qualitative et quantitative montre que 70 % des Français déclarent consommer des produits au lait de brebis. Du fromage uniquement pour les deux tiers d’entre eux mais à la fois du fromage et de l’ultra-frais pour l’autre tiers. Ces produits ont globalement une bonne image auprès des consommateurs même si le fromage séduit davantage que les laits, yaourts, desserts lactés ou fromage blanc.
Comme ceux au lait de chèvre, les produits au lait de brebis s’ancrent dans la tradition et sont reconnus pour leur goût atypique. Ils sont ainsi fortement associés aux dimensions « goût particulier » et « fort en goût ». Le roquefort est un cas particulier car il bénéficie d’une bonne image mais il souffre de ne pas plaire à toute la famille à cause de son goût trop fort.
Des consommateurs sans le savoir…
Si une partie des Français est en mesure de citer les noms de fromages au lait de brebis tels que Brebiou (17 %), roquefort (15 %), Lou Perac (13 %) ou encore Ossau Iraty/Etorki (12 %), cette identification n’est pas évidente pour tout le monde. Ainsi, plus d’un tiers des Français pensent que le roquefort est un fromage au lait de vache… À l’inverse des fromages Brebiou, Feta/Salakis, Etorki, Ossau-Iraty qui sont bien associés à la brebis. De ce fait, une part non-négligeable de la population française consomme sans le savoir du fromage au lait de brebis : 87 % consomment réellement du fromage de brebis alors que seuls 65 % déclarent effectivement en consommer…
Les fromages au lait de brebis peuvent capitaliser sur deux points forts : ce sont des fromages que l’on consomme avec plaisir et qui sont perçus comme bons pour la santé.
Une nouvelle consommation d’ultra-frais tirée par l’image santé
29 % des Français déclarent consommer de l’ultra-frais au lait brebis, loin derrière les laitages de vache (91 %) mais au même niveau que les laitages au lait de chèvre (27 %). Surtout, il s’agit d’une tendance nouvelle puisque les deux tiers des consommateurs ont commencé à manger des yaourts, fromage blanc ou faisselle de brebis il y a moins de cinq ans.
Ces produits frais jouissent d’une image pro-santé et d’alternatives au lait de vache. Mais il reste un fort a priori sur le goût qui pénalise cette catégorie. Près des deux tiers des non-consommateurs imaginent que les yaourts de brebis ont un goût fort alors que seul un tiers des consommateurs perçoivent ce goût marqué. « Il y a donc aujourd’hui une vraie nécessité d’éduquer les non-consommateurs de la catégorie au goût de ces produits », souligne l’étude. D’autant que les consommateurs actuels y voient aussi un produit biologique et plus naturel qui permet de varier les plaisirs. La production biologique est d’ailleurs un critère important d’achat, cité par 45 % des consommateurs.
Enfin, que ce soit en fromage ou en ultra-frais, les consommateurs montrent un besoin d’être rassurés sur l’origine française des produits et sur les conditions de vie des brebis et leur alimentation.
Des brebis à différencier pour être reconnus en rayon
En conclusion, l’étude émet une série de recommandations pour les entreprises et la filière. Premièrement, elle appelle à différencier l’image des produits laitiers de brebis de celle des produits de chèvre pour atteindre un positionnement propre. Ensuite, elle recommande de développer une identité visuelle forte qui puisse à la fois être utilisée pour le fromage et l’ultra-frais brebis pour que les consommateurs les retrouvent plus facilement en rayon. Les entreprises peuvent aussi valoriser et communiquer sur l’origine française de leur lait et, plus spécifiquement, axer le discours sur les arguments santé et production biologique pour l’ultra-frais brebis. Enfin, des dégustations, d’ultra-frais de brebis surtout, permettraient de montrer la douceur, la digestibilité et l’onctuosité de ces produits.