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« Grâce à la sélection, je gagne près de sept litres de plus par an et par brebis »

Laurent Fabry est sélectionneur en Lacaune à l’est de Rodez, en Aveyron. Il note une nette augmentation de sa production laitière avec la sélection.

En 2006, Laurent Fabry reprend l’exploitation de son beau-père qui compte 250 brebis laitières de race Lacaune sur 40 hectares. Il décide en 2019 de devenir sélectionneur. « C’était le moment propice pour moi, j’avais atteint de bons niveaux de production et je répondais aux prérequis tels que la santé du troupeau, indemne de brucellose et de Visna-Maëdi », explique Laurent Fabry.

La reproduction au sein de son troupeau est gérée à 80 % en insémination artificielle, avec 35 % de renouvellement, avec une réflexion au niveau de l’Upra et d’Ovi-test, coopérative à laquelle Laurent Fabry adhère. Ses meilleures brebis, les mères à béliers, seront inséminées avec de bons béliers lors d’accouplements raisonnés pour créer du progrès génétique dans la race. Une petite partie des mâles issus de ces accouplements partiront en centre de testage pour être évalués sur descendance. L’éleveur n’a pas la main sur le choix des béliers d’IA qui est réfléchi collectivement à l’échelle de tous les autres sélectionneurs. Cependant, c’est lui qui décide quels béliers mettre avec les brebis pour la monte naturelle.

Avec l’IA, pas de risque de consanguinité

« Il est préférable d’éviter au maximum de faire entrer des animaux extérieurs dans le troupeau pour des questions de biosécurité, prévient Jérémie Gayraud, responsable des schémas de sélection à Ovi-test. Il n’y a pas de risque de consanguinité non plus, puisque les mâles sont issus d’IA. »

« Depuis la mise en place d’une stratégie de sélection, avec le renforcement de l’IA, je note une belle progression dans la composition du lait », apprécie Laurent Fabry. Il a aussi vu une nette amélioration de la morphologie des mamelles de ses brebis. Le plancher haut et les petites tétines augmentent la qualité du lait et le confort de traite.

En plus de la vente du lait à Société, Laurent Fabry peut compter sur les revenus suscités par la génétique. La vente des reproducteurs est gérée collectivement, avec une priorité donnée aux sélectionneurs, puis aux utilisateurs locaux. Viennent ensuite les éleveurs hors bassin et enfin, l’international. C’est Ovi-test qui fixe les prix, ils peuvent varier en fonction de l’ascendance des agnelles. « L’an passé, trois de mes béliers ont été retenus en centre d’insémination et ça fait plaisir de savoir que mes agnelles vont dans d’autres élevages », se réjouit Laurent Fabry.

L’Upra décide de l’orientation de la sélection

« C’est l’Upra Lacaune qui donne l’orientation de la sélection et c’est elle seule qui peut décider d’ajouter un critère de sélection dans l’index synthétique ISOL », souligne Jérémie Gayraud. En somme, l’UPRA Lacaune décide quels critères sélectionner et Ovi-test met en place la sélection. Le progrès génétique créé chez les éleveurs sélectionneurs est ensuite diffusé dans l’ensemble des élevages grâce à l’IA et la vente de reproducteurs. « Le niveau progresse chez les sélectionneurs mais aussi chez les éleveurs utilisateurs, c’est la preuve qu’on a un schéma de sélection qui marche bien et qui est utile à tout le monde » se réjouit Jérémie Gayraud.

Le saviez-vous ?

L’ISOL est l’index synthétique global ovin lait. Il regroupe les différents critères de production (quantité de lait, taux butyreux et protéique) et les caractères fonctionnels (morphologie de la mamelle, cellules somatiques). Un ISOL est attribué à chaque bélier en fonction des données récoltées sur ses filles. Seuls les béliers avec le meilleur ISOL sont qualifiés d’améliorateurs.

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