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En région sud, le bel assemblage des ovins et des vignes

Le vitipastoralisme se développe dans les départements de la région sud. Viticulteurs et éleveurs trouvent chacun leur intérêt dans ce partage de ressources.

Depuis 2017, le Centre d’études et réalisations pastorales Alpes Méditerranée (Cerpam) et la chambre d’agriculture du Var ont engagé le programme Vitipasto pour mieux connaître et encourager un mode d’élevage historiquement présent en Provence, et qui trouve aujourd’hui toute sa place dans le paysage des pratiques pastorales en Région Sud. Dans la continuité de ce programme, une plaquette technique sur le pâturage en vignes a été réalisée pour recueillir les principes fondamentaux ainsi que les modalités pratiques qui composent le système vitipastoral.

Valoriser l’herbe entre les rangs de vignes

À l’échelle régionale, la viticulture représente près du tiers des exploitations agricoles. Dans le bassin de production du Vaucluse, Var et Bouches-du-Rhône, de nombreux éleveurs pastoraux valorisent déjà la ressource en herbe entre les rangs de vigne.

Le système vitipastoral naît d’une entente et d’un échange de services entre viticulteurs et éleveurs, généralement de brebis. Le repos végétatif de la vigne, soit de la chute des feuilles au débourrement entre novembre et mars, est favorable à la présence du troupeau sur la parcelle viticole. Le programme Vitipasto a en effet collecté les données des suivis de troupeaux pendant trois ans.

Les vignes enherbées peuvent contribuer fortement à l’alimentation des troupeaux : jusqu’à 40 % des besoins du troupeau sur la période hivernale de pâturage. L’hectare de vignes enherbées représente aussi une bonne productivité pastorale (250 à 480 journées brebis pâturage), pouvant convenir aux animaux à l’entretien ainsi qu’aux brebis en fin de gestation.

Compléter les circuits de pâturage et de parcours

Pour les éleveurs pastoraux, la mobilisation de ces surfaces enherbées est bien souvent un atout majeur et vient compléter les circuits de pâturage dans les collines et parcours, où la ressource en herbe vient parfois à manquer. Le pâturage en vigne est également pratiqué par les éleveurs réalisant une transhumance hivernale (ou transhumance inverse), permettant alors de réduire les coûts de mécanisation et de production de foin pour l’hiver.

Pour le système viticole, le pâturage des vignes apporte un résultat de tonte de l’herbe qui n’est pas réalisable par intervention mécanique, sur les interrangs mais également au pied des ceps. En maîtrisant l’enherbement au sein des vignobles, le pâturage apporte au viticulteur une économie de temps et de coûts liée à la réduction du travail mécanique du sol.

Le couplage d’un entretien par pâturage avec la mise en place d’un enherbement permanent tend à installer un couvert végétal qui est profitable à la vigne et à la qualité du sol. Après le passage des brebis, on constate une amélioration de la diversité floristique, une diminution de la concurrence à la vigne, une meilleure restitution d’azote par les légumineuses tout en diminuant la capacité de niche des agents pathogènes.

Fruit d’un travail collaboratif entre le réseau Chambre d’Agriculture et le Cerpam, la plaquette technique sur le pâturage en vignes publiée en 2022 synthétise les retours d’expérience, les questions/réponses, et les principes de mise en place du vitipastoralisme.

Côté web

Télécharger la plaquette technique Vitipastoralisme sur cerpam.com/wp-content/uploads/2022/10/Plaquette-VitiPasto_2021.pdf

Regarder la vidéo de présentation : youtube.com/watch?v=D0DHWp6GWdA

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