Donner en pâture méteil et sorgho aux brebis contre les étiages fourragers
Garder les brebis dehors même lorsque l’herbe ne pousse pas, c’est ce que permettrait le pâturage du méteil en sortie d’hiver, et celui du sorgho en été. De nouveaux tests en exploitation montrent que les brebis valorisent très bien ces cultures directement aux champs, même avec un fort chargement.
Adulés pour leur résilience face aux sécheresses, les méteils et sorghos sont présentés comme de véritables leviers pour gagner en autonomie dans les élevages, et s’adapter au changement climatique. C’est pourquoi la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place des expérimentations testant le pâturage de méteils et sorghos multicoupe dans la Drôme et en Ardèche. Ces départements ont un mois de mars frais, tout en étant fortement exposés aux sécheresses estivales, donc le pâturage de prairie ne semble plus suffire pour nourrir les animaux. Les méteils semés en automne mesuraient entre 35 et 50 cm fin mars, avant d’être entièrement valorisés par les brebis.
Association sorgho-millet pour une pousse en août
Le mélange, composé d’avoine (50 kg/ha), triticale (50 kg/ha), vesce (25 kg/ha) et pois fourrager (25 kg/ha) a permis leur alimentation même à fort chargement. Les brebis ont ainsi profité de la bonne valeur fourragère du mélange (145 g/KG MS MAT et 0,87 UFL) en complément des prairies dont la pousse a été préservée en début de printemps. Trois types de sorgho ainsi qu’un mélange sorgho et millet ont été semés au 1er juin. Les épisodes secs n’ont pas empêché la reprise rapide des sorghos à la moindre pluie, procurant entre 6,4 et 7,5 tonnes de matière sèche par hectare sur trois cycles de pâturage au filet. Les brebis ont une fois de plus valorisé la quasi-totalité des dérobées, qui représentaient 50 % de leur ration entre juillet et août. À la suite de cette expérimentation les recommandations sont de semer au moins deux variétés différentes de sorgho multicoupe (le sorgho mono coupe étant réservé pour l’enrubannage) afin d’étaler la production sur l’été, et de l’associer au millet pour une poussée végétative plus intense au mois d’août.