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Des fiches Robustagno en préparation

Pour réduire la mortalité des agneaux, le projet Robustagno veut tester des solutions. Le collectif s’est retrouvé en Aveyron fin janvier.

Laurent Cavaignac a un taux de mortalité des agneaux assez bas (11%), en partie grâce au rationnement de l’alimentation des brebis. © F. Corbière
Laurent Cavaignac a un taux de mortalité des agneaux assez bas (11%), en partie grâce au rationnement de l’alimentation des brebis.
© F. Corbière

C’est au cœur de l’Aveyron, dans l’élevage de Laurent Cavaignac, que les partenaires du projet Robustagno se sont réunis le 21 janvier dernier pour le second séminaire qui a rassemblé près de 40 participants. Le projet est à la charnière de deux étapes clés : après avoir identifié et sélectionné 19 solutions d’éleveurs innovants, il s’agit de tester leur transfert dans des fermes pilotes. Cinq élevages pilotes ont accepté de participer à cette phase cruciale. Après un audit réalisé avec le technicien et le vétérinaire, différents points d’amélioration ont été mis en évidence et les solutions Robustagno adaptées au contexte ont été choisies.

Les rendez-vous du collectif de Robustagno sont aussi l’occasion de partager des trucs et astuces entre éleveurs. Par exemple, Laurent Cavaignac accorde une importance particulière à l’accompagnement de ses brebis à l’agnelage. Il cherche à favoriser le lien entre la brebis primipare et son agneau en favorisant ce contact rapide grâce à du sel déposé sur le dos du nouveau-né. Pour vérifier l’état du pis de la brebis et faciliter la prise du colostrum, il débouche systématiquement les trayons après la mise bas. Grâce à un système de marquage couleur sur les agneaux, il repère facilement les agneaux d’un même parc pour réorienter les plus aventuriers d’entre eux.

Une fiche sur l’alimentation et une autre sur l’eau

Le collectif Robustagno a rédigé plusieurs fiches pratiques dont deux ont été discutées avec les participants de la journée. Ces fiches ont pour vocation d'être utilisées par les éleveurs, accompagnés de leurs techniciens. Dominique Delmas de la chambre d’agriculture de l’Aveyron a présenté les étapes de la fiche sur la gestion de l’alimentation des brebis en fin de gestation : estimer l’état corporel et la quantité de fourrages, créer des rations avec l’appui d’un technicien et distribuer la ration.

Autre aliment essentiel pour les ovins : l’eau. Rodolphe Puig de la chambre d’agriculture du Lot a expliqué le contenu de la fiche dédiée à la gestion de l’eau en élevage en rappelant les points cruciaux : installation d’abreuvoirs en nombre suffisant, propres et adaptés, mesure de la consommation des brebis, limitation des courants parasites et gestion de l’eau au pâturage.

L’aventure Robustagno continue jusqu’en 2021

« Ces échanges collectifs créent une vraie dynamique de groupe, ressent Bruno Alayrac, éleveur du Lot. En visitant les élevages partenaires de Robustagno, je me suis aperçu que mon paillé n’était pas si grand que ça. J’ai augmenté la surface paillée par brebis et j’ai étalé les mises bas sur plusieurs bâtiments ». Les techniciens et vétérinaires aussi apprécient ces échanges. « C’est l’occasion de prendre du recul, de se confronter à ces questions importantes en élevage », note ainsi Fabien Corbière de l’École vétérinaire de Toulouse.

Après deux années de travail, le groupe va finaliser les supports de diffusion de ces pratiques innovantes d’éleveurs. L’aventure collective se poursuivra encore avec le démarrage de "Robustagno 2.0" à partir de juin 2019 jusqu’en 2021.

Identifier et tester des solutions innovantes

Le projet Robustagno a pour objectif d’identifier et de tester des solutions innovantes applicables en élevage ovin pour réduire la mortalité des agneaux en les rendant plus robustes. Innovant dans sa méthode, le projet traite une problématique de terrain en s’appuyant sur les pratiques et témoignages d’éleveurs et de techniciens et en créant une communauté d’échanges. Le projet réunit des organisations de producteurs (Unicor et Capel), le Groupements de défense sanitaire de l’Aveyron, les chambres d’agriculture de l’Aveyron et du Lot, la ferme du lycée agricole de Figeac, dix éleveurs, Coop de France Occitanie (chef de file du programme), le Coram, l’Inra, l’Institut de l’élevage et l’École nationale vétérinaire de Toulouse.

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