Dans le bassin de Roquefort, produire un litre de lait de brebis coûte 1,80 euro en moyenne
L’analyse des coûts de production montre que les livreurs de lait de brebis de la zone Roquefort se rémunèrent 1,6 Smic par unité de main-d’œuvre en moyenne et 2 Smic en bio.
Pour apprécier la performance économique de l’atelier ovin lait, le coût de production est un critère synthétique qui permet de comparer les produits de l’élevage au total des charges engagées. À l’occasion des dernières Journées techniques ovines, l’Institut de l’élevage a compilé les résultats technico-économiques de 127 élevages ovins laitiers de la zone Roquefort. Ces élevages sont suivis par les chambres d’agriculture, la Confédération de Roquefort, la maison de l’élevage du Tarn, Unotec et l’Avem dans le cadre des dispositifs Inosys réseaux d’élevage, Bioréférences et de l’assistance technique auprès des éleveurs.
Jouer sur la maîtrise des charges
Parmi ces livreurs de lait majoritairement de l’Aveyron, du Tarn et de la Lozère, 30 sont conduits en agriculture biologique et 97 en conventionnel. Pour les 97 élevages en conventionnel, le coût de production s’établit à 1 803 €/1 000 litres de lait en moyenne. Ce montant intègre les charges courantes, les amortissements, la rémunération du capital et du travail de l’exploitant à hauteur de deux Smic par unité de main-d’œuvre (UMO). À 1 675 €/1 000 litres en moyenne, le total des produits affectés à l’atelier ovin est inférieur au coût de production. Il en découle une rémunération du travail 20 % inférieure à l’objectif, soit 1,6 Smic par UMO exploitant. Outre le produit lait, ce montant intègre les agneaux vendus et les aides affectées à l’élevage.
Cependant, cette rémunération varie de 0,7 à 2,4 Smic selon les élevages. Ces écarts s’expliquent par des différences de productivité laitière des troupeaux, de 250 à près de 400 litres par brebis présentes, mais également par une plus ou moins bonne maîtrise des charges. La maîtrise du système fourrager pour améliorer l’autonomie fourragère de l’exploitation, l’adaptation de la complémentation en concentrés au niveau de production et la maîtrise des investissements sont autant de leviers à explorer pour améliorer le résultat.
Meilleure rémunération pour les bios
Les écarts de rémunération s’expliquent aussi par la productivité du travail (volume de lait produit par UMO rémunérée). Mais la forte productivité du travail peut parfois s’expliquer par l’importance du travail bénévole des parents retraités ou par une importante charge de travail. La diversité des résultats montre qu’il est possible d’atteindre un résultat satisfaisant en produisant moins de 60 000 litres par UMO. Et à l’inverse, des éleveurs gagnent moins d’un Smic malgré une productivité du travail importante.
Pour les 30 élevages en bio, les coûts de production sont nettement plus élevés : 2 234 €/1 000 litres en moyenne. Mais la bonne valorisation du lait produit (1 364 €/1 000 litres) permet de rémunérer le travail de l’éleveur autour de deux Smic.