La question à Vivien Mahé, éleveur ovin, membre du collectif des éleveurs pillés de Loire-Atlantique
Comment luttez-vous contre le vol d’animaux ?
« Nous étions plusieurs éleveurs isolés et nous nous sommes rendu compte que nous étions tous victimes de vols. Le 17 juin dernier, nous avons manifesté à Nantes, avec 350 brebis. C’est un chiffre symbolique qui correspond au nombre de brebis volées de janvier à juin 2020. Le but était de faire réagir les pouvoirs publics pour que quelque chose soit fait afin de lutter contre ces vols. Le signalement est très important car il permet de montrer qu’il ne s’agit pas de cas isolés. Là, nous estimons à 500 le nombre d’animaux volés au 1er septembre 2020. Nous avons établi un barème de manière à chiffrer les pertes subies, pour que les préjudices soient pris en charge financièrement par l’État. Pour nous, un agneau, c’est près de 200 euros de perte et une brebis près de 500 euros. Ça peut paraître élevé mais ce prix comprend la carrière complète d’une brebis et pas seulement la perte sèche qu’elle représente.
Achat groupé de caméras
Selon la loi, les bâtiments d’élevage ne sont pas considérés comme un lieu privé, donc la loi ne nous protège pas. Nous luttons pour qu’ils soient reconnus comme un lieu privé où l’infraction est sanctionnée. Nous recommandons de mettre une affichette « site sous vidéo protection » à l’entrée afin que la gendarmerie puisse agir en cas de vol. Nous proposons aussi des achats groupés de caméras pour prévenir les vols. Les caméras de chasse sont aussi très utiles. Connectées au téléphone, elles transmettent directement l’image. On peut ainsi composer le 17 et une patrouille sera envoyée. En Loire-Atlantique, des référents sûretés sont aussi présents dans chaque département pour nous aider. Nous incitons les autres départements à prendre ce genre d’initiatives car les voleurs ne connaissent pas les frontières. »