Bien gérer son effet bélier pour un retour en chaleur efficace
La présence de béliers dans un lot de brebis a un rôle important sur la synchronisation des chaleurs. Ce paramètre est loin d’être négligeable en conduite d’élevage.
Avant d’être mises au contact d’un bélier lors de l’anœstrus saisonnier, les brebis doivent impérativement avoir été séparées des mâles pendant au moins deux mois. L’éleveur doit tenir compte de la présence éventuelle de vieux agneaux qui pourrait fausser cette durée. La mise en présence des béliers stimule par la vue, l’odeur et le comportement des brebis qui vont démarrer leur chaleur. L’effet bélier va provoquer une première ovulation fécondante, qui a lieu entre 18 et 20 jours après la mise en présence du bélier. Elle sera suivie six à huit jours plus tard par la deuxième ovulation fécondante. L’effet bélier réveille les brebis non cycliques et permet la synchronisation de leurs chaleurs. Le projet Sirop(1), conduit sur la ferme expérimentale de Carmejane, a testé trois différentes mises en situation de l’effet bélier. Dans un premier lot de brebis, deux béliers vasectomisés ont été intégrés durant 14 jours, avant la mise à la lutte, assurée par deux béliers entiers pendant 35 et 40 jours. Un deuxième lot de brebis a été mis en contact direct avec deux béliers entiers sans effet bélier préalable, sur une durée de lutte identique au premier lot. Enfin, pour le troisième cas, deux mâles entiers sont placés à proximité du lot de brebis mais sans contact direct. Ils restent ainsi pendant 14 jours puis sont intégrés au lot de brebis pour la lutte. Les résultats montrent que l’effet mâle est plus marqué lorsque les brebis sont en contact direct avec les béliers, qu’ils soient entiers ou vasectomisés. L’introduction directe de béliers entiers dans un lot de brebis rallonge la durée de l’agnelage alors que celui-ci est plus groupé pour le lot de brebis intégrant des béliers vasectomisés.