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Bien-être animal : un élevage technologique et humanisé, au bénéfice des hommes et des animaux

Le scénario " élevage du futur " décrit par Xavier Boivin d’Inrae et Anne Aupiais d’Idele propose une réflexion sur le bien-être à la fois pour l'éleveur et l’animal.

L'éleveur du futur pourra détecter des déséquilibres alimentaires grâce à des capteurs sur les blocs de sel. © A. Villette
L'éleveur du futur pourra détecter des déséquilibres alimentaires grâce à des capteurs sur les blocs de sel.
© A. Villette

Le scénario " élevage du futur " décrit par Xavier Boivin d’Inrae et Anne Aupiais d’Idele propose une réflexion sur le bien-être à la fois pour l'éleveur et l’animal.

L’élevage du futur s’annonce encore plus mécanisé et technologique. Dès lors, quelle place pour la relation humain-animal en élevage en 2035 ? C’est la question qu’ont abordée les deux éthologues Xavier Boivin d‘Inrae et Anne Aupiais d’Idele dans un séminaire du 21 mai.

De nouveaux systèmes technologiques aident les éleveurs dans leur travail. « Les capteurs embarqués comme les GPS et accéléromètres sont par exemple utilisables en zones pastorales, pour localiser le troupeau ou les lots égarés, donner des alertes en cas de sortie de zone ou d’affolement, ou encore enregistrer le circuit et le calendrier de pâturage » explique Anne Aupiais en présentant le projet de recherche CLOChèTE (Caractérisation du Comportement et Localisation des Ovins et Caprins grâce aux Technologies Embarquées). Ce projet portait sur l’amélioration les conditions de travail des éleveurs et bergers ainsi que l’utilisation des surfaces pastorales. En milieu confiné, les capteurs aident à repérer des problèmes de bien-être et santé, par exemple en mesurant le temps de léchage des pierres à sel, qui est beaucoup plus élevé pour les animaux en acidose.

Ce travail facilité par les capteurs s’inscrit dans la logique du « One Welfare » (un seul bien-être) : améliorer les conditions de travail pour l’éleveur, c’est aussi améliorer les conditions de vie des animaux. Les deux éthologues rappellent aussi que la bonne connaissance réciproque entre l’éleveur et les animaux est essentielle au « One Welfare », en diminuant le stress du côté de l’animal et de l’éleveur. Pour autant, les robots et la mécanisation ne sont pas forcément synonymes de distance plus grande entre éleveur et animal. Le temps libéré peut être utilisé pour observer les animaux ou faire d’autres soins, et donc construire une nouvelle relation.

« L’éleveur du futur est un geek et un animalier, conclut Xavier Boivin. L’animal nous regarde… autant que nous le regardons. Il faut intégrer et comprendre ce regard, qui est différent du nôtre par essence, pour construire la relation d’aujourd’hui et de demain. »

Webinaire à retrouver sur Youtube, sur la page Acta

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