Nouvelle vidéo de L214 – L’opprobre jeté sur la filière canard à foie gras du Sud-Ouest
L’association animaliste L214 a mis en ligne ce 20 août une nouvelle vidéo choc tournée dans un élevage de canards mâles utilisés pour la reproduction dans la filière canard à foie gras du Sud-Ouest. Des images « inadmissibles » qui ne reflètent en rien les méthodes de travail des éleveurs, s’insurge la profession. Dans l'attente des résultats de l'inspection, l’élevage est suspendu.
L’association animaliste L214 a mis en ligne ce 20 août une nouvelle vidéo choc tournée dans un élevage de canards mâles utilisés pour la reproduction dans la filière canard à foie gras du Sud-Ouest. Des images « inadmissibles » qui ne reflètent en rien les méthodes de travail des éleveurs, s’insurge la profession. Dans l'attente des résultats de l'inspection, l’élevage est suspendu.
Ce 20 août, L214 a livré une nouvelle vidéo dénonçant la maltraitance animale dans un élevage français. Cette fois, il s’agit d’un élevage de canards basé à Lichos dans les Pyrénées-Atlantiques. L’exploitation se compose d’un couvoir et de plusieurs bâtiments d’élevage de canards reproducteurs. Les images présentées proviennent d’un bâtiment de canards de barbarie qui sont utilisés pour inséminer des canes de Pékin. Les œufs issus de ces croisements donnent des canards mulards qui produiront le foie gras du Sud-Ouest. Selon l’association animaliste, « le bâtiment est totalement insalubre ». Le militant commente : « Les cadavres ne sont pas ramassés et sont laissés dans les cages. Il y a autant de canards vivants que de canards morts ». Il parle d’une « odeur épouvantable » et montre des cages défoncées, une épaisse couche d’excréments, des déjections qui s’écoulent à l’extérieur, à proximité d’un cours d’eau…
L'interprofession condamne fermement les images « insoutenables »
Quelques heures après la diffusion de la vidéo sur le web, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) a condamné fermement les images « insoutenables » mises en ligne et demandé d’urgence « une inspection des pouvoirs publics ». Le Cifog souhaite, si nécessaire, la mise en place de « mesures correctives » afin que « les conditions de vie intolérables des animaux concernés soient solutionnées de toute urgence ». L’interprofession envisage par ailleurs de se porter partie civile « dans le cas d’une éventuelle procédure judiciaire engagée par l’Etat ».
De son côté l’IGP canard à foie gras du Sud-Ouest parle d’images « inadmissibles » et « condamne très fermement les conditions décrites par cette vidéo qui ne reflètent en rien les méthodes de travail des éleveurs de sa filière ». L’IGP se réserve elle aussi « toute possibilité d’entamer des poursuites sur le plan judiciaire en fonction des résultats des contrôles des services de l’Etat. »
Vidéo « fausse, mensongère et malhonnête » ?
Ce jeudi, une copropriétaire de l’exploitation incriminée a affirmé à l’AFP (Agence France Presse) que la vidéo diffusée par L214 était « fausse, mensongère et malhonnête ». Si elle reconnaît que certaines images sont bien issues de son exploitation, elle assure que d’autres ont été prises ailleurs. « Ce n’est pas notre exploitation », assure-t-elle dans Boursorama qui relate l’affaire et elle envisage de porter plainte pour « diffamation et entrée par effraction ».
Sébastien Arsac, porte-parole de L214, assure pour sa part n’avoir, en 15 ans d’enquêtes de terrain, « jamais vu une situation pareille ! ». L’association a déposé plainte pour « actes de cruauté sur les animaux, abandon et atteintes à l’environnement ». Elle demande par ailleurs « un audit général des élevages reproducteurs et couvoirs de la filière foie gras et la publication in extenso des rapports d’inspection ».
L’IGP canard à foie gras du Sud-Ouest a demandé la suspension immédiate de l’élevage « à titre conservatoire, dans l'attente des résultats de l'inspection ».
Pour la profession agricole, c’est une nouvelle pièce au dossier de l’agribashing. Une onde de choc qui fait du tort à l’élevage dans son ensemble. Le pire est largement médiatisé mais le meilleur existe aussi. Les bons exemples ne manquent pas.
Lire aussi dans Le Sillon : « Scandale du couvoir en Soule : le Cifog réagit »