La FNSEA et JA attendent du concret, sinon…
Dans un contexte politique inédit, FNSEA et JA ne dévient pas de leur objectif : faire en sorte que les agriculteurs puissent vivre de leur métier.
Dans un contexte politique inédit, FNSEA et JA ne dévient pas de leur objectif : faire en sorte que les agriculteurs puissent vivre de leur métier.
« Notre rôle de corps intermédiaire, c’est d’être une force de proposition », a indiqué le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, le 29 août à l'occasion d'une conférence de presse. Avec les Jeunes Agriculteurs, le syndicat majoritaire a présenté un texte intitulé « Loi Entreprendre en agriculture » qui reprend une partie de l’ancien projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA). Voté à l’Assemblée nationale le 28 mai puis transmis au Sénat, son examen s’est arrêté avec la dissolution de la Chambre basse le 9 juin. Le projet législatif FNSEA-JA reprend les grandes lignes du PLOA ainsi que les engagements du chef de l’État et du Gouvernement lors du dernier Salon de l’Agriculture et lors d’une rencontre en mai dernier avec Emmanuel Macron à l’Élysée. « Nous ne faisons que porter un projet sur lequel chacun s’était accordé », a ajouté Pierrick Horel.
« Discussions musclées »
Fort de 39 propositions, ce texte ambitionne de « proposer un avenir à l’agriculture », a insisté Arnaud Rousseau, exaspéré et agacé de l’immobilisme des politiques sur les sujets agricoles, que ce soit au plan national ou au plan européen, faute d’interlocuteurs. Après les manifestations de l’automne 2023 et de l’hiver 2024, « les agriculteurs n’ont toujours pas constaté le moindre changement tangible dans leur cour de ferme », ont en substance rappelé les deux responsables agricoles. Au Palais-Bourbon ou au Parlement de Strasbourg, nombre de spécialistes des questions agricoles n’ont pas été réélus. Face à un gouvernement démissionnaire qui gère depuis plusieurs semaines les affaires courantes, le dialogue n’est pas aussi constructif et prospectif qu’à l’accoutumée. La Commission européenne n’est pas encore en place. Deux candidats, un Luxembourgeois (Christophe Hansen – PPE) et un Portugais sont en lice pour le poste de Commissaire européen. « Nous voulons toujours que ce Commissaire soit également vice-président de la Commission », a martelé Arnaud Rousseau, soucieux que les discussions autour du Dialogue stratégique avec Ursula von der Leyen soient « musclées ». La conjugaison de l’inertie des politiques et d’une conjoncture économique morose ont favorisé un « cocktail explosif » selon les mots d’Arnaud Rousseau. D’où la décision de la FNSEA et JA de porter ce texte qu’ils demandent à inscrire à l’ordre du jour de la prochaine session parlementaire. « Les prochaines semaines seront décisives. L’automne sera l’heure des conclusions », a indiqué Arnaud Rousseau. Si rien ne devait bouger d’ici là, les deux organisations syndicales n’excluent pas de reprendre les actions syndicales à l’automne.