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L’aménagement foncier, un atout non-négligeable pour le pâturage

L’Astaf, structure qui aide les agriculteurs à reconquérir des terres en friche pour atteindre l’autonomie fourragère présente un bilan positif de son activité en 2023. Même si la question des financements se pose désormais.

En 2023, l’Astaf a travaillé chez 14 exploitants, sur du broyage en sous-bois notamment pour près de 130 hectares réalisés d’ouverture de milieu, pour un montant total de travaux de 120 000 euros HT. C’est peu ou prou les mêmes chiffres l’année d’avant. Une constance dans l’aide apportée qui permet aux agriculteurs de gagner en autonomie fourragère. « Ces travaux sont menés par des agriculteurs propriétaires de bois et qui veulent réaliser des éclaircies pour gagner du pâturage en sous-bois », détaille Philippe Boulet, chargé d’études et travaux à l’Astaf. Objectif affiché : ramener de la lumière dans les sous-bois pour favoriser la pousse de l’herbe. « Les premières années, cela ramène environ une tonne à l’hectare de matière sèche. Ramené en UGB, c’est 13 kilos de matière sèche par jour, soit 100 jours de nourriture pour 100 UGB, les premières années ». Au fur et à mesure des années, les terrains permettent pratiquement de « doubler le gain », selon les terrains où l’on se trouve.

 

Des travaux qui se développent

« Il y a quelques années, le sylvopastoralisme était essentiellement pratiqué sur le causse, et très peu en Margeride ; mais de plus en plus, les éleveurs y réfléchissent », note le chargé d’études.
Entre réchauffement climatique et réglementations contraignantes (une coupe à blanc coûte désormais cher avec les taxes), cela fait deux bonnes raisons de se lancer. Pour faire du parcours ou de la pâture, « désormais les agriculteurs préfèrent garder quelques arbres ». Autre avantage non négligeable pour les troupeaux : cela fait de l’ombrage, et « quand on garde 50 à 60 % d’arbres, cela permet à la lumière de rentrer » assure Philippe Boulet qui traite désormais autant de dossiers en Margeride que sur le causse (compris au sens large et englobant jusqu’aux gorges du Tarn). Pour réaliser ce type de travaux, lorsque l’on est propriétaire, c’est plus facile mais ne pas être propriétaire n’est pas un frein. « Il faut avoir l’accord du propriétaire, souligne Philippe Boulet. Déjà, le bois appartient au propriétaire, donc la coupe de bois doit être gérée par ce dernier. Et quand l’Astaf intervient, il y a une demande envoyée au propriétaire pour le nettoyage du sous-bois, donc on ne fait rien sans accord ». Le même principe s’applique pour la pose de clôtures, lorsque l’Astaf intervient dans le dossier.

 

Des questions sur le financement des dossiers

Jusqu’au 31 décembre 2023, des financements existaient pour ce type de travaux. « Sur les parties aménagées, par exemple, il existait une possibilité pour la pose de clôture ». Des financements qui allaient jusqu’à 60 % des travaux et courraient sous égide du programme 2014-2020, prolongé jusqu’en 2023, à l’instar de la Pac. 
Cette programmation étant désormais terminée, les financeurs et les nouveaux programmes se font attendre « pour relancer la machine ». Et comme de nombreux changements techniques et de guichet sont intervenus entre les deux moutures, l’année 2024 semble pour l’instant mal engagée pour ces financements. Auparavant, les financements étaient partagés entre Europe, Région et Feader. « Désormais, les nouveaux programmes devraient être orientés vers le Leader, puisque le Feader ne finance plus ce genre de travaux. Mais le problème est que les programmes Leader n’ont pas, actuellement, le budget. Donc le but, aujourd’hui, est de trouver des financeurs », détaille Philippe Boulet. Vaste programme auquel s’est attelé l’Astaf en allant toquer à différentes portes. C’est tout l’objet des discussions entamées avec les GAL (groupes d’action locale qui gèrent les enveloppes Leader). En Lozère, il en existe trois, répartis sur le département. « Nous avons été très bien accueillis, et ils trouvent que ce que nous faisons est intéressant, mais le souci, c’est le nerf de la guerre, l’argent. Il faudrait trouver d’autres co-financeurs, Département, Région, collectivités locales, etc. ». Car les enveloppes gérées par les GAL lozériens sont déjà intégrées à de nombreux autres programmes. Mais Philippe Boulet ne perd pas espoir de réussir « à monter des dossiers en 2024 pour que les travaux se fassent en 2025. Ce sera pas mal ». Et le chargé de mission espère retrouver le même niveau de financement dans cette programmation, « moins de financements, ce sera compliqué pour les agriculteurs ». Pour le moment, tous ces dossiers sont donc à l’arrêt en espérant qu’une solution soit trouvée rapidement.

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