« La colère est toujours vive » prévient Arnaud Rousseau avant le salon de l’Agriculture
Le président de la FNSEA s’inquiète de n’avoir aucune nouvelle du gouvernement sur l’avancée des mesures annoncées par Gabriel Attal. A quelques jours de l’ouverture du salon de l’Agriculture par Emmanuel Macron il prévient que la contestation agricole pourrait reprendre.
Le président de la FNSEA s’inquiète de n’avoir aucune nouvelle du gouvernement sur l’avancée des mesures annoncées par Gabriel Attal. A quelques jours de l’ouverture du salon de l’Agriculture par Emmanuel Macron il prévient que la contestation agricole pourrait reprendre.
« Les annonces, on les veut avant le salon de l’agriculture » a prévenu Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dimanche 11 février sur BFMTV.
Un avertissement au gouvernement alors que le président du syndicat majoritaire agricole s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles sur l’avancée de la mise en œuvre de mesures annoncées par le gouvernement Attal.
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Manque d’information sur l’avancée des annonces
« Depuis 10 jours, je n'ai pas vu ni le ministre de l'Agriculture ni le Premier ministre », déplore Arnaud Rousseau. « On ne sait pas à quel rythme ça avance ».
Emmanuel Macron au salon de l'agriculture: "Si on se moquait de nous, évidemment que ça ne pourrait pas se passer dans les conditions classiques de l'accueil du président de la République", affirme Arnaud Rousseau (FNSEA) pic.twitter.com/3Ko171Qxcv
— BFMTV (@BFMTV) February 11, 2024
« On veut voir la trame concrète des décisions qui vont changer la vie des agriculteurs », martèle ainsi le patron de la FNSEA qui prévient que la « colère est toujours vive », sur le terrain.
Arnaud Rousseau n'écarte ainsi pas la possibilité que la contestation reprenne « si au moment du salon on n'avait rien ou des résultats pas à la hauteur des espérances ». « Personne n'a intérêt à nous balader parce qu'on l'a dit : s'il n'y a pas de rendez-vous, on reviendra ».
Alors que la venue d'Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture est prévue dès le jour d'ouverture, Arnaud Rousseau l'affirme : « Si on venait à se moquer de nous, ça ne pourrait pas se passer dans les conditions classiques d'accueil du président de la République ».
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Des actions menées contre la grande distribution
Sur France info, ce matin, Arnaud Rousseau a rappelé qu’il y a dix jours le mouvement avait été suspendu pour « se mettre au travail », dénonçant une fois de plus un « tempo qui n’est pas le bon ».
Pas de mouvement de contestation national prévu pour le moment mais « des actions vont se mener à nouveau plutôt au niveau des GMS pour contrôler les prix », a prévenu le président de la FNSEA.
A quelques jours de l’ouverture du salon de l'Agriculture, Arnaud Rousseau regrette qu’aucune réunion ne soit organisée autour du plan élevage et déplore une inadéquation entre les annonces et la réalité sur le terrain.
« A Bruxelles on tergiverse alors que toute l’Europe agricole est à feu et à sang »
« Sur le plan environnemental, il y a eu des annonces sur le raccourcissement des délais, mais dans le Nord-Pas-de-Calais le curage n’est pas fait comme il faut », argumente-t-il.
Le président de la FNSEA regrette aussi la lenteur des prises de décisions à Bruxelles, sur la jachère notamment avec l’absence d’accord la semaine dernière sur une nouvelle dérogation 2024. « A Bruxelles on tergiverse alors que toute l’Europe agricole est à feu et à sang. Alors que c’est une décision très attendue. J’espère que cette semaine on va avoir des décisions qui avancent ».
Colère des agriculteurs : "À Bruxelles, on tergiverse" sur la question des jachères, déplore le président de la FNSEA qui déclare ne pas vouloir faire du Salon de l'agriculture "un moment de tensions ou de violences" pic.twitter.com/DcagIzqzKa
— franceinfo (@franceinfo) February 12, 2024
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Le gouvernement assure avancer sur le dossier
Quelques heures après ce coup de gueule d’Arnaud Rousseau, le cabinet de Marc Fesneau a organisé ce lundi 12 février à 12h un brief presse pour assurer que le gouvernement avançait sur les grands dossiers agricoles et annoncé un rendez-vous d’étape mardi 13 février entre le Premier ministre et la FNSEA et les Jeunes agriculteurs en présence de Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher pour « accélérer le tempo ».
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Les deux ministres chargés de l'Agriculture « verront dans la semaine chacune des organisations syndicales », notamment pour évoquer le projet de loi sur le renouvellement des générations, a encore précisé le cabinet de Marc Fesneau. Ce texte, reporté pour être enrichi selon le gouvernement, devrait être présenté en Conseil des ministres « à la fin du mois de février » pour un vote « d'ici le mois de juin », a-t-on précisé de même source.
Ca mérite patience, plaide Marc Fesneau
« Je mets au défi quiconque de me trouver un moment politique où on aura fait autant de choses en aussi peu de temps », a réagi Marc Fesneau pour sa part au salon Wine Paris et Vinexpo. « On a déjà beaucoup avancé en moins de quinze jours et je vous assure que dans quinze jours, on aura diablement avancé. En tout cas, on aura fait en un mois ce qui n'a pas été fait peut-être en 30 ans. Ça mérite la patience », a-t-il plaidé.