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Repenser la gestion de la distribution d’eau sur le causse Méjean

Samedi 31 janvier, sur la ferme d’Armand et Marie à Hures-la-Parade a eu lieu la signature du protocole d’accord d’économie et efficience de la distribution en eau potable sur le causse Méjean.

Les acteurs du projet d'eau sur le causse Méjean réunis pour une signature.
Les acteurs du projet d'eau sur le causse Méjean réunis pour une signature.
© Marion Ghibaudo

Un nom à rallonge pour un accord dont les nombreux acteurs espèrent « qu’il fera des émules en Lozère ». Car derrière cette signature qui a réuni Guillaume Choisy, directeur général de l’agence de l’eau Adour-Garonne, Sophie Pantel, présidente du conseil départemental, Philippe Castanet, préfet de la Lozère, Henri Couderc, président de la communauté de communes Gorges causses Cévennes, et Christine Valentin, présidente de la chambre d’agriculture de Lozère, c’est un projet loin d’être anecdotique qui a vu le jour. Un projet pilote sur le causse Méjean et qui rencontre l’enthousiasme des acteurs concernés.
L’idée est que les agriculteurs du causse Méjean, alors que la ressource en eau potable devient précieuse, avec des tensions importantes sur le réseau dès le mois d’octobre, puissent récupérer l’eau de pluie dans l’objectif de « réduire la pression des prélèvements agricoles sur les réseaux d’eau potable en tension ». Pour ce faire, la chambre d’agriculture a prospecté large puisque le causse Méjean et Peyre-en-Aubrac ont été englobés dans l’étude. Ce projet collectif de récupération d’eau de pluie dans les exploitations agricoles, en partenariat avec 36 exploitations agricoles volontaires (sur 57 ciblées au départ), permettra de réduire « en moyenne, de 30 % les prélèvements sur l’unité de distribution d’eau potable du causse Méjean, avec des économies d’eau potable de l’ordre de 25 000 mètres cubes par an », selon les chiffres fournis par la chambre d’agriculture. Une économie dont se réjouit le préfet de Lozère, Philippe Castanet, pour qui « cela permet d’éviter le chantier d’un nouveau lac (NDLR en plus de la réserve de Gally, qui est la réserve principale du causse Méjean) et qui va soulager la réserve d’eau ». Pour le préfet, « le système actuel était arrivé à ses limites et l’effet de ce projet sera important et signifiant sur le causse Méjean ».

Un lancement de travaux dès 2024
Pour cette première tranche de travaux, qui devrait être lancée en juin ou juillet de cette année, huit exploitations bénéficieront de ces chantiers. « Avec ce projet, l’activité d’élevage extensif est confortée ainsi que ces bénéfices induits sur la biodiversité, les paysages et la qualité de la ressource en eau et des milieux aquatiques », note le protocole d’accord. « Dans le même temps l’agriculture, en récupérant des eaux de pluie réduira de façon significative ses prélèvements sur le réseau d’eau potable alimenté par la rivière Jonte, rivière à fort enjeu patrimonial et emblématique du parc national des Cévennes ».
Les investissements réalisés, sous forme de cuves enterrées d’une centaine de mètres cubes en moyenne, sont dimensionnés selon la méthodologie de la chambre d’agriculture, du Copage et de la Safer sur la base des besoins existants dans chaque exploitation agricole et tiennent compte des enjeux d’une qualité d’eau d’abreuvement. Le montant total prévisionnel de l’opération sur les exploitations agricoles est de 1,5 millions d’euros (HT), avec un plan de financement partagé entre les différents acteurs : 70 % pris en charge par l’agence de l’eau Adour-Garonne, 5 % de subventions de l’État et 5 % de subventions du conseil départemental, et les 20 % restant seront à la charge des exploitants agricoles. Dans le même temps, la communauté de communes a engagé des actions visant à la sobriété auprès des autres acteurs économiques et des particuliers. 
Sur le causse Méjean, la consommation d’eau potable se répartit à 54 % pour l’agriculture, le reste étant réparti entre les entreprises, le tourisme, les collectivités et les résidents. 200 kilomètres de linéaire de réseau maillent le territoire, pour 30 réservoirs établis et desservant 729 abonnés (3,5 abonnés par kilomètre de réseau en moyenne). Selon la communauté de communes, les besoins journaliers moyens s’élèvent à 350 m3, et la retenue de Gally, qui fait 46 000 m3, permet de tenir trois mois.
 

 

Des inquiétudes sur Naussac
De l’autre côté du département, dans le nord Lozère, l’état du lac de Naussac continue de générer des inquiétudes. Rempli à 32 % de sa capacité, « au même niveau que l’an dernier », selon Benoît Rossignol, directeur ressource en eau à l’établissement public Loire, la pluie et la neige se font attendre sur ce territoire où la pluviométrie reste faible depuis plusieurs mois. Son rôle de soutien d’étiage à l’Allier reste compliqué dans cette situation. Les débits actuels dans l’Allier sont, par ailleurs, faibles. Des études sont actuellement menées sur ce sujet de soutien d’étiage, qui visent à améliorer la connaissance et pour que les acteurs concernés puissent se préparer plus finement.

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