FNSEA : les 5 sujets dont Arnaud Rousseau veut parler à Emmanuel Macron
Le président de la FNSEA rencontre pour la première fois depuis son élection le chef de l’Etat le 7 septembre prochain. Tour de pistes des principaux sujets de préoccupation des agriculteurs, selon le syndicat majoritaire agricole, qui devraient être au menu de la discussion.
Le président de la FNSEA rencontre pour la première fois depuis son élection le chef de l’Etat le 7 septembre prochain. Tour de pistes des principaux sujets de préoccupation des agriculteurs, selon le syndicat majoritaire agricole, qui devraient être au menu de la discussion.
« J’ai rendez-vous en tête à tête le 7 septembre avec Emmanuel Macron », a annoncé Arnaud Rousseau président de la FNSEA, ce 31 août à l’occasion du point presse de rentrée du syndicat majoritaire agricole. « Je veux lui redire notre ambition », a-t-il poursuivi rappelant que la FNSEA compte présenter l’agriculture comme une source de solutions sur plusieurs sujets majeurs dont le réchauffement climatique et la souveraineté économique de la France. Mais au-delà des déclarations au salon de l’agriculture, le président de la FNSEA attend une prise de position du chef de l’Etat sur plusieurs sujets phares.
[#ConfPresseFNSEA]
En cette rentrée 2023 @rousseautrocy , Président et @HerveLapie , Secrétaire Général convient la presse pour faire le bilan de l’été et évoquer les priorités de l’automne. #SouveraineteAlimentaire pic.twitter.com/B0KqWBtxY0— La FNSEA (@FNSEA) August 31, 2023
1 – L’agriculture ne veut pas redevenir la victime de la guerre des prix
Alors que Bercy fait pression pour limiter l’inflation qui grève le budget des ménages, notamment depuis la guerre en Ukraine, la FNSEA par la voix de son président compte bien défendre auprès d’Emmanuel Macron la rémunération des agriculteurs. « Le juste prix de l’alimentation est le juste prix de ceux qui la produise », résume Arnaud Rousseau devant la presse. « On s’est battu pendant 10 ans pour que la déflation qui touche l’alimentation puisse voir son terme. […] Pas question que la guerre des prix reprenne ! », affirme le président de la FNSEA, qui demande en parallèle à être très rapidement reçu par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie.
2 - Glyphosate : « la France doit appuyer l’homologation »
Dans le cadre de la planification écologique, la stratégie nationale Bas-Carbone (SNBC 3) fixe comme objectif au secteur agricole de réduire de 13 millions de tonnes ses émissions carbone d’ici à 2030. « Un objectif très ambitieux », selon Arnaud Rousseau, que la FNSEA ne souhaite pas contester mais qui doit s’accompagner de moyens pour l’agriculture. « Par exemple on demande à l’agriculture dans les leviers de produire de la biomasse, rien de mieux pour ça que l’agriculture de conservation des sols, qui a besoin d’un peu de glyphosate », poursuit le président de la FNSEA qui compte infléchir l’opinion d’Emmanuel Macron sur le sujet afin que la France appuie la réhomologation de cet herbicide au niveau de l’Union européenne dans les mois qui viennent.
3 – Plan Ecophyto 2030 : pas de sorties de molécules à marche forcée
Plus généralement, alors qu’Elisabeth Borne avait annoncé au salon de l’agriculture 2023 une nouvelle stratégie nationale pour les phytos, la FNSEA déplore l’annonce d’un plan Ecophyto 2030 d’ici la mi-septembre. « Il ne s’est rien passé entre mars et juin », selon les propos d’Arnaud Rousseau. « On ne travaille pas comme ça », s’emporte le président du syndicat majoritaire agricole qui craint l’interdiction de substances actives à marche forcée, laissant les agriculteurs sans solutions alternatives.
4 – Pas de hausse de la redevance pour pollutions diffuses
Selon la FNSEA, le gouvernement envisagerait par ailleurs d’augmenter la redevance pour pollutions diffuses (RPD) payée par les agriculteurs utilisant des produits phytosanitaires. L'enveloppe actuelle de 180 millions d'euros serait gonflée d'environ 30 millions d’euros dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2024, soit une augmentation de 17%. « Une telle augmentation dans le contexte actuel, ce n'est pas entendable », alerte Arnaud Rousseau, devant la presse.
5 – La suppression de la détaxation du GNR doit être compensée
Autre sujet de préoccupation pour les agriculteurs : l’annonce de la suppression de la détaxation du gasoil non routier. « Nos tracteurs au GNR n’ont pas d’alternatives, on ne peut pas aller au-delà de 7% de biocarburants […] On doit compenser la suppression de la détaxation du GNR auprès des agriculteurs », déclare le président de la FNSEA.
Derrière ces sujets, auxquels s’ajoutent la question du stockage de l’eau, la crainte d’une taxation des engrais, ou encore la promesse d’un plan élevage non tenue, le président de la FNSEA veut rappeler à Emmanuel Macron l’enjeu de la souveraineté alimentaire de la France.
On veut enrayer le déclin de la production agricole française
« Tout le monde est d’accord pour dire que la déléguer à d’autres serait folie », souligne Arnaud Rousseau, rappelant ainsi les propos du chef de l’Etat. « Pour autant, sin on regarde nos capacités productives en agriculture sur les cinq dernières années, on perd des places partout », poursuit-il rappelant les parts de l’importation dans la consommation française de 25% en viande bovine, 50% en volaille, 55% en viande ovine, 40% en légumes ou encore 60% en fruits. « On veut enrayer le déclin de la production agricole », affirme pour ambition le président de la FNSEA, qui souhaite que plusieurs mesures en faveur de la compétitivité de l’agriculture d’un récent projet de loi du Sénat soit repris dans la future loi d’orientation agricole.