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Convoi de l’eau : les agriculteurs du parcours appelés au calme

Depuis Lezay près de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, le convoi de 700 vélos et de dizaines de tracteurs s’est élancé contre les « méga-bassines ». Inquiets, les agriculteurs situés sur le long du parcours sont appelés à ne pas céder aux provocations.

Tracteur participant au convoi de l'eau
700 vélos et plusieurs dizaines de tracteurs constituent le convoi de l'eau, initié par le Collectif Bassines non Merci, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre.
© Collectif Bassines non Merci

Quelque 700 vélos et plusieurs dizaines de tracteurs ont quitté ce 18 août Lezay, commune près de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, à l’appel du collectif Bassines non merci, de la Confédération paysanne et des Soulèvements de la Terre, dont la dissolution vient d’être suspendue.

L'objectif : obtenir un moratoire immédiat sur tous les chantiers de bassines

Ce « convoi de l’eau contre les méga-bassines », comme l’appellent les organisateurs, doit se terminer le 25 août à Orléans, avec une mobilisation devant l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, « avant un final à Paris » le 26 août. L’objectif de ce convoi qui va sillonner cinq départements « pour dénoncer l’accaparement de l’eau » et, selon les initiateurs, « d’obtenir un moratoire immédiat sur tous les chantiers de bassines ».


Un parcours déclaré en préfectures

Déclaré auprès des préfectures concernées, ce convoi de l’eau « se veut un joyeux cortège qui s’arrêtera près de plusieurs projets agricoles contestés localement », promettent le collectif Bassines non merci et la Confédération paysanne.

Une opération qui inquiète toutefois les agriculteurs situés le long du parcours, comme le rapporte caractere.fr. Et ce après les précédentes manifestations violentes, et en particulier, celle du 25 mars à Sainte-Soline qui a marqué les esprits.

Ils ont pu en faire par lors d’une rencontre notamment avec le Préfet de la Vienne le 16 août dernier, rapportent nos confrères de la presse département agricole.

Réunion chez le Préfet de la Vienne

Une réunion au cours de laquelle le préfet Jean-Marie Girier à appeler les agriculteurs à garder leur calme, prévenant contre l’envie de certains de réagir en cas de dégradations sur leurs installations d’irrigation. « Si vous faites cela, vous leur donnez raison. Tout dérapage se retournera contre vous », a prévenu le préfet conseillant aux agriculteurs de contacter le 17 en cas d’intrusion et de ne pas intervenir directement.

Tout dérapage se retournera contre vous

Quant au matériel d’irrigation, il conseille de retirer tout ce qui peut l’être, et de verrouiller chaque local d’irrigation.

Le Préfet a par ailleurs assuré qu’une protection des différents sites sensibles serait assurée.


Le président de la Coop de l’eau appelle à ne pas répondre à la provocation

Dans les Deux-Sèvres, Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau 79, structure qui porte le projet de plusieurs retenues d’eau, a aussi demandé aux agriculteurs de « rester calmes », à travers France Bleu Poitou.

« C'est encore une manifestation initiée par Bassines non merci et comme à chaque fois on est inquiets, très inquiets. Depuis trois-quatre ans, jamais une manifestation ne s'est finie sans dégradations et pression mise sur les agriculteurs localement », déplore Thierry Boudaud, le président de la Coop de l'eau 79, cité par France Bleu. Il ajoute toutefois, « on sait que ce n'est pas facile mais il ne faut pas répondre à la provocation et rester calmes. Et en même temps, nous on veut montrer que notre modèle agricole c'est de la polyculture-élevage, des familles et une agriculture que tout le monde veut sur ce territoire ».

Le président de la Coop de l’eau rappelle par ailleurs qu’une motion a été votée début juillet par le comité de bassin Loire-Bretagne qui invite à poursuivre le dialogue en revoyant le protocole d’accord signé en 2018 autour de la création de 16 réserves d’eau.

Les agriculteurs devront sans doute faire face à des dégradations selon la Coordination rurale

La Coordination rurale a pour autant déploré sur twitter le début du Convoi de l’eau « avec son lot de menaces, de stigmatisation et de désinformation », et affirmé apporter son soutien aux habitants, agriculteurs, responsables locaux, et aux forces de l’ordre sur place « qui devront sans doute faire face à des dégradations ».

 

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