Dernier discours offensif de Christiane Lambert à la tête de la FNSEA
A l’occasion de son dernier discours en tant que présidente, Christiane Lambert a demandé au ministre de l’Agriculture lors du congrès de la FNSEA à Angers de prendre des engagements fermes en faveur de la souveraineté alimentaire.
A l’occasion de son dernier discours en tant que présidente, Christiane Lambert a demandé au ministre de l’Agriculture lors du congrès de la FNSEA à Angers de prendre des engagements fermes en faveur de la souveraineté alimentaire.
« L’heure est grave. Le week-end dernier, une clique d’irresponsables politiques a soutenu la violence insupportable et inadmissible contre les forces de l’ordre et les agriculteurs qui se mobilisent depuis des années pour trouver des solutions. C’est une honte ! Ils n’ont qu’un objectif : le chaos », a attaqué Christiane Lambert, hier à Angers, lors de son dernier discours en tant que présidente de la FNSEA, faisant référence à la manifestation contre la "bassine" de Sainte-Soline. Interpellant Marc Fesneau, elle a appelé à la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre et demandé au ministre de « cesser d’être complaisant avec les partis et syndicats qui détruisent les outils de production de leurs collègues agriculteurs ! ».
« Oui, je parle de la Confédération Paysanne. Comment peut-on les considérer comme des syndicats représentatifs ? Pour être représentatif, la loi impose respecter les valeurs républicaines. Vous pensez vraiment qu’ils les respectent, Monsieur le Ministre ? », a-t-elle poursuivi.
Marc Fesneau appelé à passer aux actes
Filant la métaphore sportive et souvent rugbalistique, Christiane Lambert a aussi demandé au ministre de « traduire en actes les discours sur la souveraineté alimentaire ». « Les déclarations des 15 ministres ou des 200 parlementaires qui sont passés sur notre stand au Salon de l’Agriculture ne vont pas suffire. Passons des paroles aux actes et aux engagements fermes, Monsieur le Ministre », a-t-elle poursuivi.
[#congrèsFNSEA2023] Discours de @ChLambert_FNSEA - "En 🇫🇷, la #FNSEA a réussi à imposer la souveraineté alimentaire, preuve en est, Monsieur le Ministre @MFesneau, de l’intitulé de votre ministère. Nous avons désormais un cap." pic.twitter.com/6Rh4UwBu9l
— La FNSEA (@FNSEA) March 30, 2023
« Le collectif de l’agriculture française a fait le job, mais perd chaque jour du terrain dans la compétition mondiale de l’alimentation », a-t-elle regretté, estimant que la France « a enchaîné les hors-jeux » ces dernières années. Et de citer les surtranspositions sur la question des phytosanitaires, ou encore le développement des accords commerciaux internationaux que la Commission veut relancer. Et de demander à Marc Fesneau de « renverser la table » sur ces sujets.
Un discours et un engagement de 6 ans à la présidence de la FNSEA, chaleureusement salués par un standing ovation au centre de Congrès d’Angers.
Ovation au congrès @FNSEA pour la Présidente @ChLambert_FNSEA. pic.twitter.com/sxSf2PYvpU
— Patrick Eychenié 💛💙 (@p_eychenie) March 30, 2023
S-métolachlore : Le ministre demande à l’Anses de revoir sa décision
En réponse à ce discours fleuve de plus d’une heure, le ministre de l’Agriculture a répondu positivement à la demande d’une reprise en main de son ministère sur les autorisations des phytos sur le marché français. « Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence », a-t-il déclaré. « L’Anses n’a pas vocation à décider de tout, tout le temps, en dehors du champ européen, sans jamais penser les conséquences pour nos filières » a-t-il ajouté.
L'Anses n'a pas vocation à décider de tout, tout le temps
Et d’ajouter à propos du S-métolachlore qu’il avait demandé « une réévaluation de la décision » de l’Anses à son directeur, « parce que cette décision n’est pas alignée sur le calendrier européen ». Et de promettre que « d’ici quelques jours », il prendrait « d’autres décisions fortes pour remettre les choses à plat et être en capacité de décider, en responsabilité, de la manière dont les décisions de l’Anses doivent être appliquées au regard de certains intérêts supérieurs, comme celui de notre souveraineté alimentaire et agricole ».