Les 5 grands axes du futur Plan national sur l’eau : quelle place pour l'agriculture ?
Le ministre de la Transition écologique et des territoires, Christophe Béchu, qui réunit aujourd’hui le Comité d’anticipation sécheresse, lancera dans quelques jours le plan anti-sécheresse ou plan national sur l'eau. Il a récemment donné quelques indications çà et là sur les grands axes : voici ce que l'on en sait.
Le ministre de la Transition écologique et des territoires, Christophe Béchu, qui réunit aujourd’hui le Comité d’anticipation sécheresse, lancera dans quelques jours le plan anti-sécheresse ou plan national sur l'eau. Il a récemment donné quelques indications çà et là sur les grands axes : voici ce que l'on en sait.
Le plan national sur l’eau aurait dû être annoncé le 26 janvier 2023 à Rennes, à l’occasion du 24e Carrefour des gestions locales de l’eau (CGLE), mais il n’était vraisemblablement pas prêt. Emmanuel Macron devrait l’évoquer au Salon international de l’agriculture lors de sa visite porte de Versailles samedi 25 février. Il devrait contenir « une cinquantaine de mesures » a annoncé Christophe Béchu sur France info le 22 février, parmi lesquelles devraient se retrouver cinq grands axes.
1 Mieux connaître les situations locales sur les ressources en eau
Lundi 27 février, Christophe Béchu rencontrera les préfets coordinateurs de bassin pour évaluer la situation actuelle. L’un des volets du plan sera l’accès à une meilleure information de l’état des ressources locales. Il faut selon lui, « une sorte d’Eco-watt de l’eau » permettant « de connaître l’état des tensions dans le secteur où l’on se trouve », indique-t-il dans Le Parisien, lors d'une interview parue le 24 janvier (article payant).
2 … pour mieux gérer les crises lors de fortes tensions sur l’eau en été…
Un dispositif d’information en temps réel sera mis en place pour anticiper les crises, telles que la France en a connues à l'été 2022. L'idée est de « mener des analyses toute l’année afin d’affiner les prévisions pour imposer des restrictions moins contraignantes et plus efficaces » qu'en été.
3 … et mieux informer les Français sur leur situation locale pour qu’ils adoptent les bons gestes
Il faut, ajoute-t-il sur France Info, « progresser dans l’information qu’on donne aux Français sur la réalité de la consommation, sur les gestes pour être capable de diminuer [notre consommation] ». De fait, des conseils seront prodigués à la population pour faire baisser la consommation.
4 Réaliser 10% d’économies d’eau par an
Le ministre de la Transition écologique veut en effet faire baisser le volume de captage d’eau de 4 milliards de m3 sur les 33 milliards prélevés chaque année en France. Et prévient : les efforts devront être faits par l’ensemble de la population, les particuliers (un Français consomme 149 litres/jour/personne), les collectivités et les agriculteurs.
5 Utiliser davantage les eaux usées
« Moins de 1% de nos eaux usées retraitées sont réutilisées dans la réalité », déplore Christophe Béchu sur France Info. S’inspirant de ce qui se fait en Italie, en Espagne et en Israël, il veut modifier la règlementation qui oblige à utiliser de l’eau potable pour tout, y compris l’arrosage. A cela s’ajoutera un plan de lutte contre les fuites sur le réseau, qui atteint 70% du volume d’eau dans certains secteurs, selon lui.
Quelle place aux agriculteurs dans le plan sur l’eau ?
On ne connaît pas le détail mais le ministre ne souhaite pas priver les agriculteurs d’eau : « il n’y a pas d’agriculture sans eau », martèle-t-il dans les différentes interviews, à l'instar de Marc Fesneau, le ministre de l'agriculture, et souligne que si les agriculteurs ne peuvent pas produire en France, les produits seront importés d’autres pays qui connaissent aussi des tensions sur l’eau. Dans un brief avec les journalistes, le 22 février, l’Elysée a annoncé que le besoin en eau des agriculteurs sera pris en compte et que ces derniers seront accompagnés pour mieux irriguer ou trouver des solutions comme l’usage de variétés plus résistantes à la sécheresse. L’Élysée affirme vouloir aller au bout du Varenne de l’eau, entamé par Julien Denormandie lors du quinquennat précédent.